Afin de mettre en garde un lecteur égaré qui malencontreusement se trouverait à lire cette critique de Manifesto, alors je tiens à dire ceci : passe ton chemin et oublie que ce film existe ou fonce et accepte le délire maniéré et philosophique.
« Je vois des Cate Blanchett partout ». Car oui, l’actrice australienne incarne tous les personnages du film (enfin presque !), composé de multiples courts-métrages, représentant des pensées et des réflexions sur le bien fondé de l’Art et de la Vie. On n’est pas surpris de découvrir que le film devrait être diffusé normalement dans un musée et c’est certainement son principal problème, car il se révèle très décousu et sans véritable fil narratif.
Du nihilisme (trop) contrôlé. À la fois Manifesto fascine par sa beauté visuelle et de l’autre côté il frustre par sa froideur esthétique, empêchant le spectateur d’être emphatique malgré une volonté manifeste du cinéaste de faire rire avec un humour cinglant et féroce. On voudrait se sentir plus impliqué, mais on reste trop souvent en dehors de la narration, observant un film qui n’en est pas un… mais qui l’est.