Le parfum des grandes vacances est un bijou de délicatesse et de nostalgie qui nous transporte là où les souvenirs ont le goût du bonheur.
On n’oublie pas Le parfum des grandes vacances. Pépé Léon habitait loin de tout et de tout le monde, et passait ses journées à bavarder avec les oiseaux. Sa seule compagnie ? Sa poule, sa chèvre, sa vigne et son potager. Louise avait peur de lui, jusqu’au jour où elle décida de bien l’aimer parce que « sous sa carapace il y avait un cœur grand comme le ciel. » Il paraît que c’est un livre qui s’adresse aux enfants. N’en croyez rien. C’est un livre qui s’adresse au cœur.
« Je me souviens que mon histoire a le parfum de l’été, et du soleil qui caresse la peau. »
Une jolie bulle d’été
C’est pendant la guerre que se déroule cette histoire délicate, faite de plaisir simples et d’instants de communion avec une nature paisible. L’histoire d’un souvenir qui commence on ne sait pas trop où mais qui nous emmène directement à l’essentiel. Un récit poétique, au goût d’enfance. Car on est touché par la relation qui se tisse entre la petite fille innocente et naïve, et ce grand-père un peu sauvage ; par ce premier amour aussi, qui arrive un peu plus tard dans le récit ; et par un dénouement inattendu qui nous plonge dans une certaine mélancolie et apporte à l’histoire une autre dimension.
Un sublime objet
Il suffit de saisir ce livre pour avoir la sensation d’avoir entre les mains une boîte à souvenirs un peu poussiéreuse dans laquelle sommeillerait un trésor. Et puis on tourne lentement les pages, pour bien savourer chacune d’elles. Car les dessins de Thibault Prugne sont merveilleusement beaux. Et on s’immerge d’autant plus dans ces décors enchanteurs que l’ouvrage est proposé dans un très grand format. Les couleurs sont chaudes, à dominantes de vert et de marron/ocre. Couleurs de la nature, de la lumière si particulière des fins de journées, des souvenirs. Des dessins plus petits de photographies sepia, vieillies, et fixées par des morceaux de scotch, sont dispersés ça et là pour apporter à toute cette poésie un soupçon de réalisme. Et, une fois cet album refermé, on le garde pas très loin de soi. Car on sait déjà que l’on aura envie d’y revenir…