Avec Itinéraire d’une mort annoncée, Fabrice Barbeau nous entraîne dans une intrigue où passé et présent s’entremêlent pour en dénouer peu à peu les fils. On n’accroche pas forcément aux premières pages, mais l’atmosphère angoissante finit par nous happer.
« Je dois me décider. Je dois briser mes chaînes, récuser ma condamnation, échapper à ma réclusion avant qu’elle ne devienne perpétuelle. «
Une construction originale et habile. En alternant les chapitres relatant les 24 dernières heures du héros et les flash-backs qui lèvent peu à peu le voile sur certaines zones d’ombre, Fabrice Barbeau créé un rythme soutenu. Si le suspense tarde un peu à arriver, il ne cesse ensuite de croître, jusqu’à nous plonger dans une atmosphère à la Agatha Christie. En effet, dans ce huit-clos à l’ambiance sombre et étouffante, on ne sait plus qui est victime et qui est coupable tandis que les fausses pistes – et les morts – se succèdent.
Efficace mais pas exceptionnel. Malgré quelques lourdeurs stylistiques, l’écriture dynamique et percutante créé une forte sensation de réalisme. Toutefois, la manière dont les chapitres au présent et les flashbacks s’entremêlent rend la lecture et la compréhension du premier tiers du livre un peu laborieuse. Puis, le climat d’angoisse finit par prendre le dessus sur le style. Et même si Itinéraire d’une mort annoncée ne se hisse pas au niveau d’un Derrière les portes et ne laisse pas un souvenir impérissable, il remplit plutôt efficacement sa mission.