Après un season premiere déstabilisant (notre critique), Les Rivières Pourpres se mettent en place et proposent donc une série d’affaires inédites où l’on retrouve bien la patte de l’auteur, pour un résultat… déstabilisant.
À la tête d’une nouvelle section européenne sur les crimes de sang, Pierre Niemans (Olivier Marchal) apporte ses lumières sur des enquêtes sordides avec sa binôme Camille Delaunay (Erika Sainte). Si on déplorait un manque de violence et de meurtres crades, la suite des Rivières Pourpres se fait plus fidèle à sa réputation. Décapitations, exsanguinations, culte du sang pur, si les investigations se succèdent sans lien apparent, on retrouve la fibre des romans de Jean Christophe Grangé…parfois un peu trop.
Grangé fait du Grangé
En filigrane s’agencent pêle-mêle des allusions au Serment des Limbes, la Forêt des Mânes ou Miserere où se glissent les thèmes chers au romancier tels que l’eugénisme, commun à toutes les enquêtes, le fanatisme religieux ou la coopération des services. Des clins d’œil appuyés pour distiller dans un double épisode final sa grosse référence au roman éponyme, enfin. Sauf que les auto-références de l’auteur dans sa nouvelle mouture des Rivières Pourpres ne parviennent pas à sauver la série française.
« Tel était le lieu du crime ».
Pourtant tout y est pour installer un rythme et une ambiance américaine, mais le show pâlit d’un manque de grandiloquence, visuelle et scénaristique. On se contente de rester dans l’accessible sans que les crimes ne soit dantesques. La caméra, bien maniée, ne fait pas non plus des folies, si ce n’est pour peindre les paysages européens. Les affaires sont presque originales mais on ne s’y intéresse pas, la faute à une impression de déjà-vu et à une certaine pauvreté dans l’illustration visuelle.
Sans la promesse d’une saison 2, on reste dubitatif, prompt à classer l’affaire, surtout quand des incohérences et raccourcis narratifs viennent perturber l’ensemble. Même si Marchal et Sainte sont crédibles dans leurs rôles respectifs, ils devraient apprendre à articuler et les doubleurs des personnages étrangers, à s’impliquer. Finalement, on va s’en retourner lire le roman, le seul à mériter le titre.