Article écrit par Chloé Claessens.
Mélancolie ambiante, lumière bleutée et plans aseptisés, Les Revenants ramenaient lundi dernier le spectateur là où ils l’avaient laissé trois ans auparavant, apportant avec eux la promesse d’un Chapitre 2 aussi puissant que la saison précédente.
Pourtant, à mesure que se dévoile le propos de deux premiers épisodes très attendus, force est de constater, non sans amertume, que l’envoûtement n’opère plus de la même façon. La réalisation, toujours impeccable, s’enlise dans une dynamique mécanique et délaisse le flot d’émotions qu’elle véhiculait au profit d’une photographie presque impersonnelle. Après de trop longues années d’attente, aurait-on mystifié l’œuvre au-delà de sa véritable valeur ?
Un sentiment de déception corroboré par la dissipation de l’onirisme qui transportait Les Revenants. La part importante de psychologie s’efface au détour d’une enquête concrète et d’un quotidien trivial, et l’on ne peut s’empêcher de manquer cruellement d’empathie envers des personnages auxquels on avait, un jour, tant aimé à s’identifier. Et malgré la maîtrise technique et scénaristique parfaite de ces deux premiers épisodes, on regrette d’admettre que le charme est manifestement rompu.