Deuxième opus des cinq prévus, Les Animaux Fantastiques : les crimes de Grindelwald avait le plus dur à faire : s’affranchir de Harry Potter et trouver sa propre voie. Cette nouvelle saga y parviendra sûrement… quand elle aura fini de nous balader.
Le premier volet jouait sur notre effet de manque, Les Animaux Fantastiques : les crimes de Grindelwald se devait donc de montrer qu’il y avait quelque chose à raconter derrière la nostalgie obligée. Un peu comme la nouvelle trilogie Star Wars en somme (pour un résultat plus que mitigé). Dans un sens, le pari est réussi.
Cette suite dépeint un univers et des personnages beaucoup plus sombres, et un contexte politique davantage marqué avec la scission programmée du monde magique et des moldus. Une maturité qui se dégage lors d’une scène magistrale où notre méchant attitré apporte ce qui manquait jusqu’alors dans les écrits de J.K. Rowling : la notion de perspective et la confrontation de points de vue. C’est juste bête qu’il arrive après Thanos et compagnie…
Et puis comment ne pas se sentir emportés quand les notes de John Williams nous ramène à Poudlard ? Quand Dumbledore arrive dans la danse (impeccable Jude Law) ? Ou devant les nombreux clins d’oeil dont fourmille le film ? La plus grosse force de cet Animaux Fantastiques 2, c’est la mythologie dont il fait partie et qui suffit à elle-seule à nous faire voyager.
Les Animaux (pas vraiment) Fantastiques
Oui, cette suite ne manque pas d’audace dans ce qu’elle tente d’installer et oui, on a ce petit frisson nostalgique. Sauf qu’il faudra peut-être attendre le troisième volet pour en avoir vraiment quelque chose à faire. Désolé pour Rowling, mais son talent de romancière n’en fait pas une bonne scénariste pour autant. Si elle a incontestablement les idées, la mise en place est bien plus laborieuse et quand on dissèque un peu, on s’aperçoit vite qu’il y a comme un hic : le film n’a aucune consistance.
Sommes-nous trop méchants ? Disons juste que quand le scénario repose sur un seul mystère (qu’on ne spoilera évidemment pas), et que chaque scène, chaque personnage, s’articule autour de la future révélation de celui-ci – nous répétant à l’envie que oui, il y a un mystère -, des baffes se perdent. On tourne en rond, tout comme les nouveaux du casting qui n’ont pas la place d’exister. Les anciens non plus, mais ils ont l’avantage du premier volet.
Les Animaux Fantastiques : les crimes de Grindelwald est un métrage d’introduction – et surtout de remplissage – dont le seul objectif est de retarder au maximum l’avancement de l’intrigue générale parce que tu comprends, on nous a annoncé cinq films ! C’était trop ambitieux pour être honnête et il ne faudrait pas que les belles promesses esquissées ici servent juste à camoufler un vide abyssal, sinon même la marque Harry Potter ne pourra sauver la saga.