Le sublime sabotage est le nouveau seul en scène de Yohann Métay qui nous plonge dans le tourbillon de la création.
Après 10 ans de tournée et participations au Festival OFF d’Avignon avec son précédent spectacle, La Tragédie du dossard 512, Yohann Métay nous entraîne à une cadence folle dans une aventure épique qui questionne avec sincérité et humour la quête du spectacle idéal.
Un véritable tourbillon d’énergie
Yohann Métay nous embarque dans une épopée de presque 2h qui nous a laissés sans voix ! Que l’on soit complètement conquis par le spectacle ou non d’ailleurs, les premiers mots qui s’imposent en quittant la salle sont inévitablement : « Quelle performance ! »
En effet, on ne peut qu’applaudir bien fort cette proposition artistique aux touches d’originalité très réussies, sa construction habile, la densité et la finesse d’écriture du texte, et bien évidemment la qualité de jeu du comédien, son sens de l’improvisation, du burlesque, ou encore son audace. Il parvient d’ailleurs à plusieurs reprises à semer le trouble avec beaucoup de talent entre fiction et réalité, nous faisant naviguer à travers toute une palette d’émotions.
Yohann Métay ose tout !
Cette originalité, c’est notamment dans la structure du spectacle que nous l’avons trouvée. Car, si Yohann Métay nous livre une succession de sketchs dans lesquels il se raconte, rit de lui, de nous, tous concourent à expliquer pourquoi il n’est pas en mesure, ce soir, de nous offrir le spectacle parfait, idéal, celui que tout le monde attend. Et on peut dire qu’il entre toute de suite dans le vif du sujet avec une entrée en matière mémorable !
« – Sublime Sabotage : Grand mouvement épique et burlesque qui essaye de faire d’un échec pathétique une aventure comique. Ou l’inverse. »
Nous ne vous en dévoileront pas davantage pour ne pas gâcher l’effet de surprise, mais quel moment hilarant ! Le comédien a su nous conquérir immédiatement avec ces quinze premières minutes d’un déluge qui s’abat sur le public sans épargner personne ! Clairement notre moment préféré du show, et certainement celui qui nous restera le plus longtemps en mémoire. La fin est d’ailleurs du même niveau et vient parfaitement boucler la boucle.
Le sublime sabotage aura-t-il finalement lieu ?
Entre les deux, Yohann Métay nous raconte ses ratages, nous emmène dans des morceaux de vie divers et variés qui se succèdent dans une énergie qui ne faiblit jamais. Il interprète avec talent de nombreux personnages et nous raconte son quotidien avec Sophie à la campagne, les appels sur Skype avec ses grands-parents, son atelier de yoga (un sketch un peu long), ou encore cet avis négatif de Télérama au sujet de son précédent spectacle que toute la critique avait pourtant salué !
C’est dense, intense, explosif, si bien que nous avons décroché à quelques moments pour respirer un peu. L’ensemble gagnerait en effet à être un peu resserré pour pallier quelques longueurs et quelques rares lourdeurs, et nous laisser le temps d’accueillir tout ce qui nous parvient. Mais après tout, il nous avait prévenu : le spectacle « absolu » n’aura pas lieu !
De ce sublime sabotage nous retiendrons la sincérité et le talent indéniable d’un comédien tout terrain à la plume habile et impertinente, ainsi qu’une leçon de liberté créatrice qui envoie joyeusement balader notre peur de l’échec.
Yohann Métay dans « Le sublime sabotage », à retrouver les 1er octobre, 5 novembre et 3 décembre à L’Européen, et en tournée en France.
Avis
Dans Le sublime sabotage, Yohann Métay s'impose comme un comédien hors-pair qui semble savoir tout faire et surtout qui ose ! Il fait de la scène, ou plutôt de la salle toute entière un terrain de jeu qu'il habite avec une présence sincère qui lui permet d'installer dès les premiers instants une belle complicité avec le public.