À l’image de son titre, Le cercle littéraire de Guernesey se retrouve, sur grand écran, amputé d’une partie de son âme. Mike Newell ne nous y trompera pas, il a délaissé sa patrie pour américaniser son bébé et le rendre plus attractif. Un bien grand dommage que le film paie au prix fort.
Une adaptation hollywoodienne… Pourquoi transformer une si belle histoire en un scénario simpliste et réducteur ? La littérature se retrouve relayée au second plan quand amourettes et secrets prennent la place du roi, que le livre ne leur offrait pas. Tous les petits détails séduisants et délicats du roman de Mary Ann Schaffer et Annie Barrows sont détruits, corrompus, réajustés de façons à plaire à tout le monde… sauf aux lecteurs passionnés des deux Anglaises. Le charme britannique est rompu. Ne reste que l’humour tiède et sans imagination des Américains.
…au casting sympathique. Malgré ces regrettables ratés, on relève tout de même des acteurs réjouissants qui ne déçoivent pas. Une Juliet Ashton joyeuse et pimpante, un Dawsey Adams sombre et magnétique et un Sidney Stark plus élégant et snob qu’on ne l’aurait rêvé. Grâce à eux, Le cercle littéraire de Guernesey survit avec tendresse, mais les amateurs d’épluchures de patates et leur esprit envolé disparaissent sous une brume lisse et maussade.