Mais non, on ne va vous parler des Marseillais posés je-ne-sais-où ! Quoique, avec leur deux mains gauches… Proposée sur Netflix, Le Cap des manchots nous plonge dans la vie quotidienne de quelques familles de manchots du Cap, une espèce d’oiseaux menacée d’extinction au Cap, en Afrique du Sud. Face à l’avancée des humains sur leur territoire, ces derniers doivent composer avec nous afin de survivre. Une cohabitation peu aisée, qui entraîne des situations cocasses que la série sait bien mettre en valeur…
Love story des manchots du Cap…
Avec cette série, Patton Oswalt nous fait découvrir avec humour des parcelles de vies de manchots, patauds, amusants, et grandement attendrissants. Chaque couple hérite d’un petit nom, trouvé à partir du lieu où il a décidé de nicher. Les prédateurs eux-mêmes y prennent pour leur compte, accentuant le côté décalé du reportage.
En effet, les épisodes du Cap des manchots jouent beaucoup sur l’anthropomorphisme (comprendre qu’on leur attribue souvent des réactions et un comportement humains). Ils présentent ainsi des manchots malins, créatifs, courageux, voire téméraires. Si cette mise en scène pourrait déranger, elle permet ici de créer une narration prenante et drôle. Ce parti-pris permet une proximité du spectateur avec les oiseaux, de s’identifier peut-être plus facilement à eux et par la même de retenir une foultitude d’informations à leur propos.
Chaque manchot met donc le cap pour trouver un espace où faire son nid dans une ville où ils sont à la fois protégés et des stars parfois un peu envahissantes. Les lieux choisis sont souvent assez extravagants (sous une brouette, dans une arrière court, dans une boucle d’évacuation des eaux…).
Et surtout Loft story !
De là découle une multitude d’aventures pour chacun des couples afin de mener à bien leur mission : mettre au monde d’autres petits manchots. Si ces ovipares vivent en communauté, la période de reproduction les oblige à se recentrer sur leur couple. Ainsi, parmi les amis de la mer se forment des gangs de prédateurs sur terre.
La série parvient à conserver un suspense de bout en bout car la prédation est partout. Côté assez amusant également, le Covid est intervenu durant le tournage. Ainsi on se retrouve avec des cartes complètement rebattues pour les manchots qui redécouvre une ville vidée de ses habitants humains, pour le meilleur et pour le pire. Les caméras étant cachées un peu partout, on profite du confinement pour redécouvrir les lieux.
Car le documentaire ne déroge pas à la règle, c’est surtout grâce à de magnifiques images que l’on est conquis. Que ce soit sur terre, en mer, dans les nids, les 8 épisodes d’une trentaine de minutes, dévoilent des séquences magiques de nage, de marche ou de naissances.