La saga Suikoden : une étoile au firmament du J-RPG immerge ses lecteurs dans les heures de gloire et d’errance de cette licence emblématique des jeux de rôle japonais.
La saga Suikoden se conçoit comme un hommage de fan, rendu à cette franchise aujourd’hui entrée dans la légende. Son auteur Jonathan Remoiville, à qui on doit aussi La légende Final Fantasy IV-V, est un fin connaisseur de J-RPG. Cet ouvrage offre un panorama sur l’entièreté des jeux Suikoden, des opus principaux, au spin-offs les plus modestes. Un travail colossal donc, organisé de manière chronologique pour ne pas égarer les néophytes. Ce livre débute sur la genèse du projet dans les années 1990, pour se conclure sur les perspectives actuelles de la licence, entre les remasters annoncés des deux premiers opus et les alternatives proposées par d’autres studios de jeux vidéo.

Chaque opus principal possède son chapitre dédié, pour en présenter l’histoire et en analyser l’expérience de jeu. Il faudra donc consentir à se faire spoiler les événements clés et composer avec ces longueurs, quelque peu hermétiques si l’on y a pas joué. Résumer en une dizaine de pages des scénarios aussi complexes que ceux de Suikoden relève presque de la mission impossible. Pour y parvenir, l’auteur a du procéder à un élagage conséquent, découlant malheureusement sur un appauvrissement des trames narratives. Par chance, il est quand même possible de saisir la profondeur des histoires. Ainsi, ces résumés ne détériorent pas l’expérience de jeu et permettent à l’auteur de sonder la saga. Les gameplays sont, quant à eux, examinés de plus près au regard des éléments indispensables à une bonne critique de jeu vidéo. Les graphismes, la musique, les systèmes de combat, les quêtes… tout est passé au peigne fin.
La saga décortiquée
L’ensemble de la licence est analysé au travers de sa musique singulière, ou la manière dont elle envisage la guerre. L’auteur évoque les figures de la genèse de Suikoden, comme Yoshitaka Murayama, ou sa compositrice Miki Higashino. Son travail se veut documenté, en s’appuyant sur des interviews de Yoshitaka Murayama, pour cerner au plus près la licence. Les communautés de fans ont aussi droit à leur moment de gloire, comme le Suikoden Revival Movement. Enfin, l’après Suikoden est évidemment de la partie, pour qui souhaiterait prolonger l’expérience via ses descendants spirituels.

Ce livre se veut accessible au plus grand nombre, au travers d’un travail poussé de contextualisation. Chaque jeu est adroitement étudié au regard des consoles sur lesquelles il sort et les autres jeux importants du moment. Les termes pouvant paraitre obscurs pour les novice sont clairement définis, pour ne laisser personne sur le carreau. Toutefois, cet ouvrage s’appréciera d’avantage en disposant de quelques bases en RPG. Une simple idée de la teneur des pontes du genre, comme Final Fantasy et Dragon Quest, suffit à comprendre où se situe Suikoden dans ce paysage.
Suikoden forever
La saga Suikoden revient ainsi avec passion et maîtrise sur cette licence incontournable du J-RPG. L’attachement de l’auteur pour cette saga reste contenu pour nous proposer un ouvrage qui se veut le plus neutre possible. Une belle entrée dans l’univers Suikoden donc, ou un bain de nostalgie, selon votre rapport à la saga. De quoi alléger l’attente pensante de la sortie des remasters des deux premiers opus.
La saga Suikoden, de Jonathan Remoiville, est paru le 23 mars 2023 aux éditions Third. Les remasters, quant à eux, n’ont pas de date déterminée de sortie.
Avis
Un ouvrage bien écrit qui rend compte de la force de la saga Suikoden, comme des errances de certains de ses opus. Un bel hommage à cette licence porté par une fine connaissance de ces jeux et d'un travail bien documenté.
2 commentaires
ça s’écrit jeu vidéo, pas de tiret entre les 2 mots…
En effet, cela a donc été rectifié.