6 ans après le blizzard planétaire qu’était le 1er volet, Disney sort enfin La Reine des Neiges 2, une suite extrêmement attendue, et réussie !
Il y a 6 ans nous quittions le royaume scandinave d’Arendelle dans un été jovial. Après une scène d’intro au flash-back touchant, La Reine des Neiges 2 commence avec la fin de cette saison. Immédiatement le plaisir familier de retrouver une Elsa en pleins questionnements intérieurs, une Anna joviale, un Kristoff un peu gauche et un Olaf toujours aussi bouffon est là. Mais très vite, cette suite abat ses cartes, pour nous plonger dans une aventure inédite loin du conte de princesses classique.
La Reine des Neiges 2 est avant tout une quête vers le passé, vers une forêt enchantée oubliée, vers la nature des pouvoirs d’Elsa. A ce titre, on a là une suite qui n’est absolument pas une resucée et qui sait trouver sa propre légitimité. Fini la région glacée d’Arendelle, bienvenue à la forêt magique des Northuldra pour sauver le royaume.
Pas d’histoire de prince charmant, l’amour entre les 2 sœurs est au 1er plan (souvent au détriment des autres personnages). L’alchimie entre Anna et Elsa (une des grandes qualités du 1er) est toujours aussi palpable : une vraie ode à la sororité. Le scénario global est peut-être moins bien tenu qu’en 2013 (on y reviendra), mais les messages véhiculés sur la quête identitaire, l’appel de l’inconnu et le vivre-ensemble sont pertinents et bien traités.
Tout d’abord, ce qui saute aux yeux, c’est que La Reine des Neiges 2 est un réel festin visuel. Là où l’animation du 1er était réussie, mais pas dans le haut panier de la production, cette suite met les bouchées doubles. Si le rendu de l’eau n’est pas aussi mis en avant que dans un Vaiana, le résultat est tout de même bluffant, marié aux teintes pourpres automnales qui dominent l’aventure de cette suite.
Oui, la grande force du métrage réside dans son animation et sa mise en scène, déployée lors de moments oniriques et épiques où la magie s’invite (notamment des Esprits de la nature). Le tout a souvent des allures de ballets en phase avec la musique parfaitement adaptée. Un petit côté Fantasia par moments, notamment pour la meilleure séquence du film avec la chanson « Je Te Cherche ». La BO de Christophe Beck est encore une fois merveilleuse et les nouvelles chansons sont entrainantes. Non, pas de nouveau « Libérée, Délivrée » ici, mais des chansons non-entêtantes et en phase avec les évènements, au caractère de ballades mélancoliques.
Des éléments qui laissent de glace
Néanmoins, on pourra aussi pester contre quelques détails qui ternissent un tantinet le tableau. En effet, l’arc de Elsa et Anna est au centre (et réussi), au détriment du traitement d’autres personnages. Par exemple, Kristoff (certes toujours aussi sympathique) ne sert à rien dans l’intrigue à part vouloir faire sa demande en mariage. Ce dernier a également son moment de gloire musical en milieu de récit, mais le tout parait finalement très déconnecté du reste.
On retrouve aussi un Olaf toujours aussi bouffon et tendre, ne prenant pas trop de place en comic relief (le dosage est parfait). Malheureusement le dernier tiers du film, outre une narration plus rushée, use de quelques gimmicks identiques que pour le 1er film, nuisant légèrement à l’émotion.
Quelques nouveaux personnages font également leur entrée, comme Matthias ou un peuple de la forêt inspiré des Saami. Ils ont également une importance toute relative au récit, ce qui relève de l’occasion manquée.
En conclusion, La Reine des Neiges 2 reste une vraie bonne suite, qui aurait pu être plus marquante en exploitant tous ses éléments. Pas moins bon ou meilleur que le 1er film, mais différent à bien des égards malgré une certaine timidité dans ses nouveautés. Le tout a cependant fière allure, proposant une expérience visuelle saisissante pour petits et grands, en ayant sa propre voix.
CharleyD