Présenté à la cérémonie d’ouverture du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, La Nonne, cinquième opus du Conjuring Universe (Anabelle 1 et 2), n’a pas fait dans la nuance. C’est dommage car le potentiel était là, à commencer par le choix d’un bon réalisateur.
L’âme est pure. La réalisation de Corin Hardy (Le Sanctuaire ou The Hallow) brille par son élégance et son romantisme. La Nonne est un conte horrifique naturaliste un peu à part dans le paysage du film d’horreur contemporain. Les personnages centraux, une novice, un ecclésiastique et un Canadien grande gueule (excellent Jonas Bloquet, le fils d’Isabelle Huppert dans Elle) forment un trio attachant menant une enquête sur le suicide d’une nonne dans une abbaye roumaine. Et voilà. Pour le reste, des crucifix à l’envers, des cimetières, un cloître, des sermons et des prières en latin….
Sleepy Hallow. Hardy fait ce qu’il peut avec un scénario faiblard, ronflant et prévisible. Seule l’excellente scène d’ouverture remplit son contrat et rappelle qu’il s’agit d’un film d’épouvante. Pour le reste, l’intrigue est inexistante, aussi rationnée que la bouffe pendant les 40 jours de Carême. Les effets spéciaux font « cheap », et l’esthétique est beaucoup trop léchée pour susciter une once d’effroi. Est-ce que le film est supposé faire peur ? On s’est sincèrement posés la question pendant les 1h37 de scènes convenues.