Figé sur son lit de glace, L’Empereur reste ancré dans ses acquis. Le premier volet – La marche de l’Empereur – avait connu un grand succès, Luc Jacquet nous en offre alors le copié-collé parfait.
Une beauté glaciale. Comme dans le film précédent, les images sont à couper le souffle. Un frisson qui parcourt le fin duvet d’un poussin ou la fragilité d’une coquille d’œuf craquelée. On ressent tout. Le calme, le silence et le froid de ces paysages de coton givré soufflent un air frais, qui invite au voyage.
Les manchots limités par leurs ailes, le film limité par le scénario. C’est long, c’est lent, c’est ennuyeux. Les séquences durent une éternité et amènent un sentiment d’enfermement. On est bloqué dans une « action » dont il semble impossible de s’échapper. Il ne se passe rien, mais il faut reconnaître l’ambition du projet. Faire un deuxième film sur des animaux qui ne volent pas, qui ne mangent quasiment pas et qui font de tous petits pas… c’est culotté.
Heureusement, le silence a une belle voix. Si la majeure partie de L’Empereur nous propose une variation de craquements de glace, de ploufs et de couinements assommants, Lambert Wilson assure un commentaire doux et feutré. Seul bon acteur dans ce peuple de pingouins encostumés.