Jujustu Kaisen narre le basculement dans l’occulte de la vie de Yuji, un lycéen au caractère bien trempé.
Jujutsu Kaisen voit Yuji s’inscrire au club de spiritisme de son lycée. La situation s’emballe lorsqu’un fléau (créature démoniaque) apparaît dans la cour ; face à cette menace, Yuji avale sans réticence un doigt relique ragoûtant. Le monstre pulvérisé, il mute dans un lycée d’exorcisme en attendant la sentence finale ! Puisqu’il détient en lui la force maléfique d’un vil monstre, il est condamné à avaler ses 20 reliques (doigts et orteils) avant d’être exécuté par l’ordre exorciste. La série est en cours avec 12 volumes sortis au Japon et 4 en France aux éditions Ki-oon, son adaptation animée arrive le 2 octobre sur Crunchyroll.
Gloubi boulga
Ce premier volume de Jujustu Kaisen sent le grand shonen à plein nez. L’univers Bleach, pour ne citer que lui, semble décliné à la sauce occulte. Nous déplorons exactement les mêmes rouages : créatures maléfiques seulement visibles par une poignée, aspect hors du commun du héros et même les peluches animées ! Fort heureusement les designs dégoûtants des fléaux, bien que peu innovants, permettent à Jujustu Kaisen de se démarquer quelque peu.
A univers similaire, Jujutsu Kaisen peut encore tenter de se dépêtrer de cette mauvaise passe grâce à univers glauque. Mais il se vautre ici aussi ; l’inexpérience de Gege Akutami se fait ressentir. La dimension spiritisme ne suscite le moindre frisson, à ce stade même notre bon vieux l’Exorciste fait plus frémir… et ne comptons pas sur une ambiance sombre; exit les lumières vacillantes ou une accentuation des ombres, le lycée a la même allure de jour comme de nuit.
Les personnages effectuent eux aussi un départ en demi-teinte. L’ambition de Yuji repose sur les dernières paroles de cher papy, qui s’en émeut encore en 2020 ? Et Nobara, représentante féminine de l’équipe comme l’exige tout bon shonen, respire le cliché : forte mais s’emballe pour un rien et… adore le shopping ! Seules les créatures magiques de Megumi réalisées à partir de figures d’ombres chinoises explorent des terrains neufs.
Une lueur d’espoir
Malgré ces portraits peu flatteurs, le trio principal se révèle rapidement singulier et attachant. Même si nous ne trouvons pas en présence de profils révolutionnaires, la nonchalance de Yuji et l’hystérie de Nobara tiennent en éveil. Ainsi, si les affrontements peinent à séduire graphiquement, les caractères bien trempés du trio principal rythment le tout.
Gege Akutami donne aussi de la consistance à son bébé via l’ajout de détails folkloriques sympathiques. Il agrémente son shonen de petites fantaisies culturelles nippones parfaites pour accroître la connaissance du Japon aux néophytes. On découvre alors les pâtisseries kikufuku, tout naturellement au beau milieu d’un combat contre un fléau coriace.
Démarrage ombragé
Jujutsu Kaisen part indéniablement avec de grosses épines dans le pied dont seuls ses personnages attachants et ses petits détails lui permettent de sauver le navire. Entre sensation de déjà-vu et pistes de l’occulte mal mises en scène, ce premier manga de Gege Akutami ne semble s’adresser qu’aux férus du genre dark. Espérons que l’ambiance sonore et visuelle de son adaptation animée lui permettront de rattraper le coup.