Depuis quelques années, David O. Russell, réalisateur génial de Fighter, semble se complaire dans la traque aux trophées, accompagné de son fameux trio : Jennifer Lawrence, Bradley Cooper et Robert de Niro. Une routine dont on voit l’usure et si Joy a droit à des nominations aux Golden Globes, ce n’est certainement pas grâce à lui.
Pour cela il peut en remercier Jennifer Lawrence qui, libérée de ses chaînes d’actrice adolescente, éclate littéralement dans ce rôle de mère au foyer frustrée et courageuse. Avec le cast masculin comme faire-valoir (presque) inutile, elle obtient son premier vrai grand rôle et l’incarne avec toute la sensibilité qu’on lui connaît.
Du coup il est d’autant plus triste de voir qu’avec ce conte féministe de Noël inspiré et inspirant comme matière, David O. Russell ne parvient pas à lui laisser toute la latitude nécessaire pour faire effet. Dans sa tendance au pompeux, au grandiloquent dans la mise en scène, le cinéaste ne permet pas au scénario de respirer et provoque des chutes de rythme finissant d’achever Joy, film étouffé par son réalisateur lui-même.
Joy sort le 30 décembre 2015