Tu te demandais s’il fallait tenter le visionnage de Je veux juste en finir ? La réponse est non. Voici notre critique coup de gueule.
A tous les spectateur.trice.s qui râlent après les histoires complexes de Christopher Nolan, comprenez bien que Tenet n’est rien à côté de Je veux juste en finir. Netflix nous propose un film qui se situe à l’apogée des longs-métrages incompréhensibles et absolument inutiles. Pire qu’un navet c’est une ignominie. Comment oser proposer une œuvre qui n’a pour scénario que l’absence de scénario ?
C’est la question qu’on peut poser au réalisateur et scénariste. Aurons-nous une réponse ? Pas si sûr. Devant les interrogations d’IndieWire Charlie Kaufman déclarait : « Je ne suis pas vraiment doué pour expliquer ce que sont les choses », refusant ainsi de nous guider et dans le film et en dehors. Faisant plutôt appel à notre discernement : « Je laisse les gens vivre leurs expériences, donc je n’ai pas vraiment d’attentes quant à ce que les gens vont penser. Je soutiens vraiment l’interprétation de chacun ». Trop facile lui répond-on.
Il ne faut pas prendre les gens pour ce qu’ils ne sont pas
Si nous n’avons rien contre l’élaboration de théories autour d’un long métrage (au contraire) et que nous ne demandons pas non plus d’être pris par la main pour chaque scène, nous demandons un minimum de respect. Celui de ne pas nous prendre pour des c**s. Car c’est finalement le deuxième sentiment qui domine – après l’agacement d’avoir perdu 2 heures de notre vie -, celui de ne pas être à la hauteur de l’artiste, qui nous propose de déchiffrer son œuvre sans nous donner la clé de chiffrement. C’est ainsi qu’il se cache non pas derrière son histoire, mais derrière ce qu’il appelle une ‘expérience’. Cela ne me suffit pas. Un film devrait, selon moi, un minimum, se suffire à lui-même sans que l’on ait besoin d’aller lire le livre dont il est tiré pour en comprendre le sens.
De ce point de vue, Je veux juste en finir n’est certainement qu’une adaptation ratée du roman du même nom, écrit par Ian Reid. C’est bien dommage pour le (co)-scénariste de Dans la peau de John Malkovich et de Eternal Sunshine of the Spotless Mind qui nous avait habitués à des projets réussis.
Au milieu d’une non-histoire, d’une piètre photographie, des scènes en extérieur qui manquent de budget, on ne peut que saluer le courage des acteurs et des actrices de voir leurs noms rattachés à un tel long-métrage. En dépit de leurs talents respectifs et de quelques bons dialogues, il n’y a pas grand-chose à retenir de Je veux juste en finir, si ce n’est que, pour une fois, la littérature c’est bien mieux que le cinéma.