Jauja représente le type de cinéma poétique à l’instar de l’œuvre d’Andrei Tarkovsky ou de Terrence Malick. Le réalisateur Lisandro Alonso trouble nos sens et nous entraine dans les limbes métaphysiques. Une plongée troublante dans un cinéma plus sensoriel que narratif.
Pour porter ce projet original au format 4:3, il nécessitait bien un acteur courageux de la trempe de Viggo Mortensen. Celui-ci interprète en subtilité l’officier perdu en Patagonie à la recherche de sa fille. Les images rivalisent de beauté avec des verts, rouges et bleus saturés, offrant une puissance esthétique indéniable au film du cinéaste argentin.
Au fur et à mesure du récit, on perd la notion du temps et de l’espace – certainement le but recherché – mais on finit par trouver le film lent, trop lent. Le spectateur peut se sentir oublier sur le bord de la route, peut-être à tort ou à raison, mais Jauja prouve tout de même une nouvelle fois la vigueur du cinéma d’Amérique du Sud.
Jauja sort en DVD le 23 septembre 2015.