La famille Kennedy a joui au cinéma comme à la télévision d’une immense (ré)exposition. De « JFK » à « 11.22.63 », il semblait que tout avait été dit sur le destin funeste du 35e président des Etats-Unis et de son entourage. Pablo Larrain, auteur chilien stimulant, dédie pourtant sa nouvelle création à Jackie Kennedy, l’épouse souvent laissée dans l’ombre.
Une application maniaque générale… Entre l’ombre et la lumière, la (re)mise en scène de Larrain se montre, des décors aux images d’archive, d’une fidélité historique remarquable. Le fétichisme du détail donne à cette reconstitution une patine éblouissante, doublée d’une caméra virevoltante qui annihile toute poussière. En point d’orgue, Natalie Portman se projette aux Oscars en incarnant avec une précision chirurgicale la first Lady endeuillée.
… qui dessert l’émotion. Le cœur qui anime Jackie bat grâce à une louable intention : montrer la douleur d’un deuil que la fonction présidentielle ternit. Sur ce terrain, Jackie se montre peu avare en effets de manche envahissants (horripilante musique !). L’œuvre est si resserrée sur son personnage qu’elle ne fait qu’effleurer en fin de parcours la portée universelle de son histoire, nous laissant émotionnellement à sec.
Jackie sort le 01 février 2017 dans les salles françaises.