Into the Mortal World est un nouveau blockbuster d’animation chinois puisant dans un folklore riche. Présenté en compétition au Festival d’Annecy presque un an après sa sortie en Chine, le film impressionne via des séquences d’action résolument épiques !
Into the Mortal World est une nouvelle incursion de la Chine dans le paysage des gros blockbusters d’animation. Un mouvement qui prend une réelle ampleur depuis quelques années (Big Fish & Begonia, Green Snake, White Snake, La Guerre des Dieux…) , puisant notamment au sein d’un folklore riche en légendes (c’est peu ou prou la même chose pour les films live avec Creation of the Gods, Legends of the Condor Heroes).
Une philosophie parfaitement résumée avec les films Ne Zha, dont le 2e opus figure aujourd’hui dans le Top 4 des films les plus importants au box-office. L’Asie affiche ainsi une nouvelle renaissance d’un cinéma populaire qui n’a désormais plus besoin de l’Occident pour fédérer. Into to the Mortal World est le 1er film de Zhong Ding, un professeur des Beaux Arts qui après un court métrage étudiant, s’est lancé dans cette aventure ayant duré 5 ans.
Entre le ciel et la terre
Un long processus avec 2000 artistes qui est en compétition au festival d’Annecy. Le récit nous introduit 2 personnages après un prologue mythologique : le jeune Jin Feng, être divin vivant parmi les Cieux, doit retrouver des esprits célestes transformés en redoutables créatures dans le monde des mortels. De l’autre, la jeune et facétieuse Fanning, une voleuse orpheline, cherche le moyen de rejoindre le monde des Dieux.

Des motivations contraires mais partagées par le désir commun de renouer avec leur mère respective, disparues dans des circonstances mystérieuses. D’abord rivaux lors de leur rencontre, les 2 héros vont néanmoins s’épauler comme dans un buddy movie, tandis que leur objectif respectif leur permettra de déceler la vérité sur leur identité propre.
Début mal rythmé
Into the Mortal World s’apparente ainsi à un voyage initiatique, même si le film de Zhong Ding ne bénéficie initialement pas d’une narration fluide ni d’enjeux réellement investis d’emphase. La faute à un humour quasi omniprésent qui jalonne les rencontres des 2 personnages (passée leur impeccable introduction).
La trame suite d’ailleurs un tracé très programmatique, alors que les changements de lieux sont propices à une altercation avec une créature animale (serpent, tigre..) et un abattage de personnages secondaires globalement inutiles à l’intrigue ou au développement des personnages. Le tout est à l’image de son nemesis principal, dont les motivations s’avèrent maigres, mais qui fonctionne in fine par rapport à Jin Feng dans la construction dramatique de son parcours de personnage.

Et bien heureusement, Into the Mortal World change de paradigme dès lors que les rebondissements de l’intrigue (peut-être parfois attendus, mais jamais gratuits) abandonnent la légèreté globale du film. Le récit mute alors vers une dimension beaucoup plus épique et impactante, mais surtout au service de nos héros qui vont se révéler à eux-mêmes.
Into the Mortal World, ou une leçon de combats épiques
On appréciera même une chouette irruption de l’émotion, tandis que l’abord mythologique de Into the Mortal World convoque l’unité familiale universelle comme vecteur de tragique dans sa dramaturgie. Un cocktail qui fonctionne tout simplement, rehaussée par une animation bluffante.

Tout comme Ne Zha 2, les animations faciales des personnages restent parfois dans des tonalités neutres, mais tout ce qui entoure cette simple remarque jouit d’une beauté globale à couper le souffle. C’est encore plus le cas lorsque l’animation 3D, les effets volumétriques et des irruptions de 2D s’entremêlent dans une dernière partie de film impeccablement scénographiée, chorégraphiée et montée.
De quoi pardonner les heurts précédents du métrage, versant dans une fantasy typique de la culture chinoise, mais dont la charme symbolique suffit à l’adhésion du spectateur. Plus encore, Into the Mortal World est une nouvelle preuve que l’animation chinoise n’a rien à envier aux poids lourds américains. De l’épique en barre tout simplement, qui démarre timidement avant de nous emporter : pas mal du tout !
Into the Mortal World n’a pour le moment aucune date de sortie. Retrouvez tous nos articles du Festival d’Annecy ici.
avis
Inot the Mortal World trébuche initialement via une narration convoquant humour superficiel et personnages secondaires inutiles, avant de progressivement construire un récit mythologique à la surprenante emphase émotionnelle. Mieux encore, le film de Zhong Ding jouit d'une animation 3D à couper le souffle, proposant parmi les combats les plus épiques vus dans un film d'animation récent. Pas mal, malgré ses nombreux balbutiements.