Le cinéma de Wes Anderson, parfois qualifié de maison de poupées précieuse et ronflante, n’est pas apprécié de tous. D’un oeil vif, il semble pourtant que L’Île aux Chiens, sa nouvelle pelloche en stop-motion, soit parvenue à convaincre ses détracteurs les plus féroces. Comment le cinéaste est-il parvenu à réussir cet exploit ? En réinventant son style sans le renier.
Un récit qui fait corps avec sa mise en scène. L’Île aux Chiens glisse par le truchement du cinéma d’animation pour une raison toute simple : la rudesse de son propos. La peinture féroce et sans concessions de son univers prend presque le pas sur l’humour doux-amer, marque de fabrique du cinéaste. Doublée d’une animation absolument renversante, L’Île aux Chiens fait montre d’un équilibre parfait entre ses éléments.
Une parabole d’une grande puissance. L’élément détonnant de ce nouveau film trouve sa source dans l’humanisme affiché par cette histoire parabolique. Des chiens aux migrants dont on ne veut plus voir trace, il n’y a qu’un pas qu’Anderson, d’une grande finesse, ne franchit jamais. Doublé d’un casting vocal exceptionnel, ce nouveau bébé est à n’en pas douter une œuvre majeure et importante du cinéma… tout court.