Filles d’un percussionniste cubain de renom et d’une franco-vénézuélienne, les jumelles Lisa et Naomi Diaz ont hérité à la fois du gêne musical mais aussi d’une culture métissée, deux ingrédients que l’on retrouve aujourd’hui dans leur premier album, Ibeyi (« jumeaux » en langue yoruba, un dialecte africain). Un voyage aux confins du monde, de Cuba au Togo, qui peine tout de fois à décoller.
Basés essentiellement sur les harmonies vocales et les percussions, le tout saupoudré par des nappes synthétiques, les sœurs Diaz nous emmènent loin : les influences très marquées (entre nu soul, trip-hop et gospel) sont autant de lieux à explorer, matérialisés ici dans treize chansons aux allures d’expériences ethno-musicologiques. Le chant habité des jumelles croise des arrangements électros subtils, envoûtants, presque hypnotiques.
Presque est le mot. Passé un envoûtement possible pour cette originalité sombre, Ibeyi ne décolle jamais vraiment. Des sonorités plutôt froides au final, donnant la désagréable impression de s’être trompé de vol : Cuba laisse parfois la place à des paysages désertiques et tièdes.
Une découverte qui annonce cependant de belles choses pour la suite : à Ibeyi maintenant de nous emmener encore plus loin…
Ibeyi est sorti le 16 février 2015