Hostiles est le Danse avec les loups de 2018. Un western bien pensé et mis en scène dont le cinéma contemporain avait grand besoin.
Intelligent. Malgré sa durée, le long-métrage n’ennuie jamais et raconte beaucoup sans trop en dire. Les regards et les silences nous parlent de pardon, de rédemption, de respect. C’est dans ces étendues sauvages que se transforme le coeur des hommes et au-delà de la haine de l’autre, on y découvre finalement beaucoup d’amour. Mais là où le western moderne se pavanait dans une certaine lenteur où l’on discute d’abord et on tire après, dans Hostiles c’est bien parce qu’ils sont usés de tirer d’abord, qu’ils préfèrent discuter.
Une haine nécessaire. Pourtant on ne niera pas la brutalité donc l’oeuvre de Scott Cooper (Les Brasiers de la colère, Strictly Criminal) fait preuve, notamment lors d’une introduction magistrale. Jamais gratuite, cette violence met en évidence le propos humaniste d’un film où des hommes de guerre se surprennent à rêver de paix. On ne peut nier quelques loupés comme un Christian Bale monolithe ou des soldats aussi précis que des stormtroopers, mais il ne s’agit là que de gouttes d’eau dans un océan de qualités.