Avec Harry Potter et la Chambre des Secrets, Chris Colombus tire sa révérence. L’univers désormais installé, le réalisateur du premier opus est enfin libre de ses mouvements et nous offre un divertissement plus créatif et efficace.
Créatif et glauque. Si le premier volet de la saga faisait la part belle à la découverte et à l’émerveillement de l’univers des sorciers, Harry Potter et la Chambre des Secrets nous en propose le versant sous la forme d’un complot diabolique entraînant une attaque contre les élèves de Poudlard. Les plans et les mouvements de caméra sont plus recherchés et suscitent le malaise. Bien plus que l’affrontement de créatures cauchemardesques, la manipulation est le maître mot de cet opus avec un discours fort sur les dominants et les dominés, les poseurs, les parias et un racisme décomplexé (de sang et de classe) incarné par la famille Malefoy.
Propret. Les personnages gagnent en ampleur et laissent entrevoir leur évolution dans les suites (proximité entre Harry et Voldemort). L’arrivée de nouveaux personnages charismatiques tels que Lucius Malefoy et de Gilderoy Lockhart mettent du piment dans le mauvais esprit et le comique de situations. Hélas, Colombus plombe l’esprit british avec un happy end hollywoodien kitsch sur une partition recyclée de John Williams, dont la baguette de compositeur virevolte joyeusement entre Harry Potter et Star Wars Épisode 2 : L’Attaque des Clones (si ! si ! la scène des gradins de Quidditch et des voitures volantes !)