Après 7 successeurs tous plus inégaux les uns que les autres, voilà qu’un cinéaste décide de relever une tâche pour le moins ardue : offrir à l’inoxydable Halloween de Carpenter une suite digne de ce nom, qui soit à la fois un hommage et une création existante par elle-même. Le résultat tient pour partie ses promesses, sans parvenir à s’extraire de l’ombre du maître.
Revenir aux sources, c’est salvateur. David Gordon Green assainit au mieux ce nouvel opus des scories attendues, et utilise intelligemment Laurie Strode en miroir terrifié de Michael Myers. La mise en scène met d’ailleurs avec élégance un possible renversement de l’opprimé/opprimant, troublant dans un premier temps les apparences. Par instants, ce reboot retrouve même le terreur sourde de son modèle, tout en glissant au passage quelques saillies trash du plus bel effet. Et la bande originale de Carpenter est inspirée, à défaut d’être originale.
1Revenir aux sources, parfois ça déséquilibre. Le souci avec l’admiration que porte Green à l’œuvre de 1979, c’est qu’elle le fait s’empêtrer dans de multiples intrigues par trop foisonnantes thématiquement. Entre les enjeux dramatiques des personnages et la terreur plus primale de Myers surgit un déséquilibre, qui fait globalement osciller le film entre instants percutants et séquences déjà vues. Livrant au final un objet intéressant, mais un peu fade.