Après des années sombres à enquiller les grosses productions impersonnelles (Time Out, Les Âmes Vagabondes), on espérait beaucoup de ce retour d’Andrew Niccol aux thématiques controversées qui l’ont fait connaître. Ici, on suit le parcours de Tommy Egan, commandant qui pilote des drones militaires meurtriers dans un caisson climatisé du Nevada et dont la santé mentale s’aggrave de jour en jour.
La sensation claustrophobique qui se dégage des longues séquences de pilotage de drones et les questions multiples qu’elles soulèvent constituent le nerf fascinant de ce nouveau long-métrage. Avec une mise en scène au cordeau, Niccol nous tient en haleine sur des mètres carrés réduits ou des écrans de surveillance et déroule une mécanique narrative en escaliers guère originale mais maligne.
Pourtant, le coeur du récit repose sur la relation d’Egan avec sa femme, incarné par January Jones. Là, Niccol se montre bien moins à son aise et glamourise à outrance se sublime actrice sans lui donner un réel relief, annihilant une pourtant indispensable alchimie. Et comme tout cela est pris avec un sérieux désarmant, on finit par décrocher d’un long-métrage pourtant riche en (bonnes) idées. Dommage.
Good Kill sort le 22 Avril en salles.