Qui est donc Adrien, cet être reclus qui vient mystérieusement déposer des fleurs sur la tombe d’un mari mort au combat ? C’est la question qui hante Frantz le nouveau film de François Ozon. Dans un élégant noir et blanc, le long-métrage penche son regard vers les traumas de la Grande Guerre, tout en dessinant en souterrain une valse d’amour contrariée.
Une retenue d’abord payante… Dans la paysannerie allemande, Ozon trouve la bonne balance entre la suggestion d’une fresque et l’analyse de caractères. Le mystère diffus tient en haleine grâce à une mise en scène à hauteur humaine et une écriture au cordeau qui parvient à émouvoir. Grâce soit rendue à sa formidable interprète principale, Paula Beer, dont le regard mutin et la frêle retenue font office de fracassante révélation.
… qui révèle une mécanique. Le secret éventé, Ozon doit alors naviguer vers d’autres terrains. Un peu piégé au sein de son noir et blanc cotonneux, le cinéaste penche plus pour la romance que pour l’œuvre anti-militariste. Ce choix transforme Frantz en une tragédie un peu terne, dont l’éclat ne se révèle que dans ses maladresses (à l’instar d’un final lourdement métaphorique mais intéressant). Une œuvre respectable, pas mémorable.
Frantz sort le 07 septembre 2016 dans les salles françaises.