Notre hype autour de En eaux troubles (The Meg) tient à son pitch : « Jason Statham contre un Megalodon ». Avec ça, on est obligé d’aimer le cinéma, d’aimer la vie. Mais la vie ne nous ne le rend pas toujours…
Pourtant ce n’est pas la mer à boire. Quand tu as a disposition un acteur à la testostérone affichée, capable de manger du verre pilé au petit déj’ sans sourciller, un requin géant de 23 mètres de long et des têtes comme Ruby Rose, Rainn Wilson et Bingbing Li au casting, tu dois nous proposer le Peur Bleue de 2018 (le vrai, pas sa suite sortie… en 2018). On veut du second degré, des punchlines qui font mal, des scènes gores et ce sentiment de plaisir total devant un divertissement généreux. Il faut dire qu’avec un tel scénario En eaux troubles ne pouvait se prendre au sérieux, impossible. D’ailleurs, plus d’une fois le film nous offre ce qu’on était en droit d’attendre de lui, notamment lors de sa dernière demi-heure où il s’assume enfin et c’est la main dans le pantalon qu’on assiste à la dernière scène, purement jouissive.
En eaux troubles : les dents de la mer…credi
Alors pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que En eaux troubles joue le propre sur lui durant sa première partie avec son introduction à rallonge (et pourtant prometteuse dans un premier temps) ? Le long-métrage refuse trop longtemps de lâcher les chevaux, préférant cumuler les clichés sans même chercher à en jouer. Le film montre rapidement ses limites, le souci étant qu’il semble se les imposer lui-même, comme s’il reniait sa nature – le budget conséquent l’obligeant à rentrer malheureusement dans les clous -. En eaux troubles est fou, mais jamais trop, généreux, mais jamais trop. Comble de la frustration : alors que le genre est propice aux membres arrachés et aux moignons sanglants, notre Megalodon fait dans le tout public. Chienne de vie.
Adieu Meg.