En Eaux Très Troubles (ou The Meg 2 – The Trench) est donc la suite du succès surprise de l’été 2018 : En Eaux Troubles ! Cette fois Jason Statham ne fait plus face à un gigantesque Megalodon…mais trois ! Une suite qui décide de pousser le délire un peu plus loin, sans toutefois convaincre.
Il y a des suites qu’on attendait, et d’autres qu’on attendait pas : En Eaux Très Troubles fait évidemment partie du 2e cas, tant le premier The Meg passait à côté de toutes ses prémices de divertissement fun et jubilatoire. Mais suite à son succès (plus de 500 Millions de dollars au box-office mine de rien), Warner Bros a décidé d’exploiter le gros requin préhistorique pour créer une suite.
Exit Jon Turteltaub (Benjamin Gates), et bonjour Ben Wheatley (High-Rise, Free Fire). On retrouve toujours ce bon vieux Jason Statham en justicier de l’ecosystème, aux côtés d’autres océanographes de la station Mana One. Avec l’ouverture d’un nouveau centre accueillant le premier Megalodon domestiqué, notre équipe de chercheurs décide de s’aventurer dans une gigantesque fosse sous-marine.
Et ce qui doit arriver va effectivement arriver : le fameux Megalodon s’échappe, et les scientifiques de Mana One vont se retrouver piégés plusieurs dizaines de kilomètres sous la surface suite à un sabotage orchestré par un groupe de mercenaires. Si cela ne suffisait pas : deux autres gigantesques Megalodons menacent de rejoindre un archipel où plus d’une centaine de vacanciers sont présents…
En Eaux Très Plates
Vous l’aurez deviné, En Eaux Très Troubles adapte l’adage du « on prend les même et on recommence ». Après un court prologue au crétacé (pour montrer que « Gros Requin est plus dangereux qu’un T-Rex »), The Meg 2 déroule rapidement un programme extrêmement simple : les personnages sont coincés sous la mer, doivent rejoindre une station puis trouver un moyen de rejoindre la terre ferme. Et ce sans se faire croquer par du Megalodon !
Et tout comme le premier opus, En Eaux Très Troubles se révèle malheureusement aussi fade qu’impersonnel, alors que le scénario s’articule comme un Abyss tendance Michael Crichton (Jurassic Park) du pauvre. Pire, visuellement le métrage laisse finalement peu de place à une vraie physicalité (Statham capable de faire de l’apnée sans exploser sous la pression) tangible, et le danger reste aux abonnés absents.
Les Megalodons demeurent globalement des deux ex machinas utiles au scénario, en retirant progressivement de l’équation quelques non-personnages jamais développés dont on se fiche royalement. Autre bémol : une classification PG-13 (film interdit aux moins de 13 ans non-accompagnés aux USA) interdisant toute effusion de sang explicite. Pas de plaisir régressif ni transgressif en vue !
Plus c’est Megalocon, plus c’est bon
Malgré tout, En Eaux Très Troubles commence à se réveiller lors de son dernier acte d’environ 35 min, prenant place à la surface. La machinerie gonzo devient alors moins timorée, et les grands amateurs de cinéma apprécieront forcément de voir du Jason Statham harponner du gros requin sur son jet-ski, des reptiles préhistoriques s’attaquer à du vacancier innocent, ou bien de l’influence se faire croquer goulûment.
Un caractère plus divertissant donc, tandis que The Meg 2 prend des airs de Mage Shark vs Giant Octopus lors de son climax. Une manière d’entrapercevoir le potentiel qu’aurait cette franchise si elle n’avait pas le postérieur entre 2 chaises : le blockbuster fade qui se prend au sérieux et le divertissement XXL sans prétention qui lâche la bride.
Rayon casting, rien de bien notable, même si le duo Jason Statham (qui joue du Statham donc) et Wu Jing (superstar chinoise de Wolf Warrior 2 au capital sympathie certain) fonctionne plutôt bien à l’écran. Pour le reste, En Eaux Très Troubles représente encore une fois une certaine idée du blockbuster Hollywoodien moderne : du divertissement (très) impersonnel, trop précautionneux, et surtout bien oubliable.
En Eaux Très Troubles est sorti au cinéma le 2 août 2023
Avis
En Eaux Très Troubles poursuit la recette insipide du précédent opus, sans rajouter de viande ni de sel. Un divertissement légèrement plus potable que le précédent de par un climax plus divertissant, mais démontrant encore une fois que The Meg 2 arbore des promesses de divertissement régressif non-tenu. Pas terrible donc !