On ne le niera pas, The Witch (ou The VVitch) a bien mérité son Prix de la mise en scène au Festival de Sundance 2015. L’image est léchée, maîtrisée, l’ambiance tendue, croissante, le cocktail parfait pour un bon film d’épouvante. Mais d’où vient alors cette sensation de frustration qui jaillit à l’apparition du générique ?
Les acteurs font pourtant le job. Anya Taylor-Joy (Thomasin), dans son rôle de jeune femme incomprise et souffre-douleur, donne avec ferveur la réplique à une Kate Dickie (Katherine), déjà rencontrée pour un rôle similaire dans Game of Thrones. Cependant, les trente premières minutes dépassées, tous perdent de leur attrait, la faute en grande partie au rythme donné au long-métrage.
Inspiré de récits existants. La sorcellerie a toujours inspiré les communautés. Robert Eggers retranscrit bien les indices laissés par ces derniers, fait rapidement monter la sauce, puis s’éternise, stagne, laisse son spectateur dans l’attente d’une révélation qui ne viendra pas. On patiente lors des scènes de querelles et de prières, puis l’on éteint l’écran, dubitatif. Le scénario n’aboutit sur aucun message clair, tranché, aucune réflexion profonde.
« Tout ça pour ça… » voici un peu le ressenti final pour The Witch, attirant pour son esthétique, mais décevant pour son déroulement.