Introduite dans Titans, la Doom Patrol fait aujourd’hui ses premiers pas en solo chez DC Universe avec un pilote étonnamment pertinent !
Handicapés par des accidents ou des phénomènes inexpliqués, un groupe de super-héros en peine s’assemble. Doom Patrol, un projet qu’on n’attendait pas, pourrait bien devenir le hit du jeune studio DC Universe, lequel propose une histoire décomplexée, attachante et terriblement prometteuse.
Son casting 5 étoiles et inattendu, sa voix off brisant le 4e mur ou cet ascenseur émotionnel, tout est attendrissant. Enfin presque. Doom Patrol demeure une grosse production avec ses rebondissements prévisibles et ses bons sentiments, mais réussi à transmettre bien plus qu’une nième série super-héroïque. Et c’est pour ça qu’on l’aime.
Doom Patrol, on s’engage direct !
Malgré l’aspect ringard véhiculé par une voix-off consciente de sa condition de narrateur, quand c’est Alan Tudyk qui parle, on s’incline. L’acteur excelle dans ses dialogues subversifs et irrévérencieux, uniformisant plusieurs origin story d’une voix de maître. Entre Elasti-Girl (une version plus répugnante que celle des Indestructibles), Negative Man ou Crazy Jane, c’est surtout Cliff « Robotman » Steele qui nous introduit dans cette Doom Patrol, violente et dramatique. Interprété, puis doublé, par un Brendan Fraser au top de sa forme émotionnelle, le personnage fait vibrer nos cordes sensibles alors que sa reconstruction psychologique et physique se fait grâce au Dr Caulder, fantomatique Timothy Dalton. Une belle combinaison où ces parias viennent transmettre un non moins beau message sur la différence, le handicap et la douloureuse condition humaine.
Malgré un générique haut en couleur, au graphisme léché et gentiment horrifique, Doom Patrol peine à soutenir son message humaniste avec une pauvreté visuelle presque nostalgique. Si on reconnaît instantanément les ersatz des monstres d’Universal, de l’Homme Invisible à la créature de Frankenstein, il manque une réalisation forte à la série. Piégée dans une atmosphère rétro, les sauts dans le temps n’influent que peu sur la forme d’un show qui souffre pour l’instant d’un aspect inabouti, aux effets spéciaux assez désolants. Mais attendons d’en voir plus pour juger.
En manque d’une certaine glue visuelle pour coller son fond à sa forme, Doom Patrol semble comme un ovni dans le paysage télévisuel super-héroïque, et c’est suffisant pour nous accrocher.