Pigalle la nuit. Dans le fond anonyme d’un bar comme un autre, Nas tripe entre potos sur un match de foot. Fraîchement sorti de prison, il envisage une vie de seigneur, au grand dam de son grand frère à la pudeur animale. Cet univers a déjà été maintes fois traité : les galères, la petite criminalité, le jargon salé. Avec La Rumeur aux commandes, l’œuvre gagne pourtant une authenticité racée qui élève ces Derniers Parisiens un cran au-dessus du reste.
Un regard sans jugement. Avec une belle liberté, Hamé et Ékoué reprennent le fil de leur œuvre musicale au travers de ce premier film réussi. Leur observation d’une énergie nocturne où les caractères s’entrechoquent brille de leur connaissance approfondie du milieu dépeint. On baigne avec jubilation au fil des déambulations d’un toujours excellent Reda Kateb.
Un récit fraternel touchant. À l’épicentre de la faune nocturne, on trouve les espoirs de Nas et l’amour brut de son frère Arezki. Kateb trouve en compagnon parfait la subtilité merveilleuse de Slimane Dazi. Leur déchirure fraternelle ajoute à ces Derniers Parisiens une chair à vive émouvante, caution d’un premier essai plein d’une belle authenticité.