Après une première saison monumentale, une seconde psychologique, Netflix revient proposer une troisième saison pour Castlevania, plutôt psychédélique.
Dracula mort, Alucard gare le savoir de son père et des Belmont pendant que Trevor et Sypha vont d’aventure en aventure. Isaac construit son armée et Hector est asservie par la famille de Carmilla. Sans oublier les forces de l’Enfer bien décidées à conquérir la Terre. Netflix continue de donner vie à son adaptation de la saga vidéoludique Castlevania dont la saison 3 explore plus en détail et assez paradoxalement, la psyché humaine.
Warren Ellis officie toujours à l’écriture complète de ces dix nouveaux épisodes de 30 minutes pendant que Sam Deats est encore à la réalisation de l’entièreté de cette nouvelle saison. Le style visuel et la narration continuent d’opérer de concert pour proposer un animé percutant. L’ambiance prévaut sur l’action pure pour finalement laisser libre court au discours théologique et à cette vision particulièrement psychédélique de l’Enfer.
Drag me to Hell !
Comme la deuxième saison, cette nouvelle flopée d’épisodes de Castlevania propose une narration éclatée où l’on suit tous les différents protagonistes, gentils ou méchants. Parce qu’entre Belmont et Sypha occupés à découvrir un nouveau passage vers l’Enfer ou Alucard qui forme une nouvelle génération de chasseurs de monstres, c’est principalement le camp ennemi qui est ici mis en avant. Isaac s’offre une belle introspection, une remise en question de sa foi, musulmane et en tant que « maître-forgeron ». De même l’esclavage de Hector mets en lumière la condition humaine au milieu de la lutte des classes face à une bourgeoisie vampirique.
Des considérations beaucoup plus psychologiques où la religion est malmenée, mise à nue, pervertie, pour devenir une simples excuse à laquelle se raccroche les démunis et personnages condamnés. Une approche philosophique, désabusée mais où Ellis s’amuse ici à confronter les questions religieuses avec celles sur le voyage temporel au milieu d’un voyage bien barré, très psychédélique où l’espace-temps prend une forme métaphysique, formelle et luxuriante.
Un attrait visuel pour dénoter avec le traditionnel graphisme de Castlevania. Pourtant le show de Netflix continue avec son style à la Cowboy Bebop ou à la Berserk, mais affublé d’une lenteur des mouvements éléphantesque. Hachée et presque immobile, l’animation contemplative contraste ses plans d’ambiances par des moments de violences éclairs, presque épileptiques. Des saillies sanglantes, d’une vivacité surhumaine, pour illustrer la dissemblance avec des paysages ou architectures dessinées à la main du plus splendide effet.
La saison 3 de Castlevania brille par un fil narratif métaphysique, contemplatif mais diablement convainquant face à un style graphique toujours en deçà de ce qu’on pourrait espérer de ce genre de production.