Brian Jones et les Rolling Stones, documentaire de Nick Broomfield, revient sur la naissance du groupe éponyme jusqu’au choc de la perte de son membre fondateur. Un documentaire qui retrace de manière inédite un pan tumultueux de l’histoire du plus grand groupe de rock de tous les temps.
Avec Brian Jones et les Rolling Stones, Nick Broomfield célèbre le rôle fondamental de Brian Jones dans la naissance du groupe. Avec des interviews inédites et des images d’archives encore jamais vues, le documentaire explore une phrase sombre de l’histoire des Rolling Stones.
Le terrible Club des 27
Que celui qui sait vraiment qui est Brian Jones lève la main. Pour beaucoup, les Rolling Stones c’est surtout Mick Jagger ou Keith Richard. Quand on aime le rock, le blues, difficile de ne pas tomber sur les Stones a un moment donné. Mais c’est bien plus rare de croiser le nom de Brian Jones à moins d’être un fan de la première heure. Pourtant c’est lui qui a fondé le groupe. Dans Brian Jones et les Rolling Stones, Nick Broomfield le présente comme un musicien de génie, quelqu’un de profondément gentil. Le documentariste, alors âgé de 14 ans, le rencontre tout à fait par hasard dans un train. Il raconte avoir été charmé par la bienveillance de Jones, un jeune homme qui lui a renvoyé l’image de quelqu’un d’heureux et de bien dans sa peau. C’est six ans plus tard que Nick Broomfield apprend la mort tragique de Brian Jones.

Le Club des 27, tristement célèbre, est le nom donné à ces grands noms de la musique, tous décédés à l’âge de 27 ans. Jimi Hendrix, Amy Winehouse, Jim Morrison, Janis Joplin, Kurt Cobain et Brian Jones. La mort de ce dernier a été, pendant un temps, environnée de mystère. Dans Brian Jones et les Rolling Stones, un long moment du documentaire est accordé à cet évènement tragique. Véritable tournant dans la vie du groupe, cette mort ne paraît pourtant pas totalement sortie de nulle part. En effet les divers interviews des proches du musicien permettent de brosser le portrait d’un jeune homme torturé qui trouve refuge dans les drogues dures. Sur ce point, il tout de même souligner que la consommation de drogue de Jones n’est pas tellement différente de celle des autres membres du groupe.
Trajectoire tragique
Le documentaire met également l’accent sur la profonde tristesse de Brian Jones. Une relation compliquée avec ses parents, le terrible besoin de plaire… le parfait melting pot pour un mal-être sans fin. On sait donc assez vite quel genre de personne était Brian Jones lorsqu’on est spectateur de Brian Jones et les Rolling Stones. Et bien vite, on se demande comment les choses ont bien pu se passer aux côtés des fortes personnalités de Mick Jagger ou de Keith Richard. Nick Broomfield met ainsi le doigt sur les tensions qui ont secouées le groupe. Le duo Jagger-Richard savait composer, ce dont Brian Jones était incapable. Le documentaire saisit parfaitement le basculement des rapports de force dans le groupe. L’histoire s’est plus ou moins chargée du reste, le fait est qu’on connaît aujourd’hui bien plus le nom de Mick Jagger.

Une oreille avisée pourra prêter attention aux prises de paroles des différents intervenants dans le documentaire. En effet, Bill Wyman, bassiste du groupe à l’époque, intervient à plusieurs reprises. On le voit, face caméra, raconter l’influence de Brian Jones sur certains des titres des Rolling Stones. Aussi bien pour le morceau (I Can’t Get No) Satisfaction que Paint it Black. Mais le fait est que, dans Brian Jones et les Rolling Stones, les autres membres du groupe n’interviennent pas beaucoup (on aura une petite pensée émue pour Charlie Watts, mort en 2021). On entend tout de même quelques fois la voix rocailleuse de Keith Richards. C’est lorsque le nom de Mick Jagger s’affiche à l’écran que les questions se posent. Il est impossible de ne pas se demander si c’est vraiment lui qui parle. La voix de Jagger est tellement connue, tellement particulière. Et celle qu’on entend dans le documentaire ne paraît pas lui appartenir…
Un duel de titan
En 2023, Nick Broomfield confiait au Rolling Stones magazine ne pas avoir impliqué les membres du groupe encore vivants dans le documentaire Brian Jones et les Rolling Stones. Un propos qui ne peut que nous faire lever un sourcil. Tout le documentaire met en avant cette lutte de pouvoir entre Jones, Mick et Keith. A tel point qu’on peut légitimement se demander si Jagger n’a tout simplement pas souhaité prendre la parole. On peut dès lors se demander si cette tension interne entre les membres des Rolling Stones s’est résolue. (Une question qui reste purement de l’ordre de la supposition). Et cela même alors que Brian Jones est mort en 1969, quelques semaines après avoir été évincé du groupe. Parce que oui, Brian Jones a terminé par être exclu du groupe qu’il a lui-même fondé.

Sur ce point, il faudra tout de même souligner que Broomfield ne bascule à aucun moment dans la diabolisation des Stones toujours vivants. Brian Jones et les Rolling Stones raconte simplement une phase difficile dans la carrière du groupe. Brian Jones était un jeune homme brisé, mal en point. Les prises de paroles de ses ex-compagnes sont d’autant plus touchantes que toutes tiennent un discours élogieux sur le musicien. Sans jamais chercher un coupable dans la mort de Brian Jones, le documentaire célèbre la trajectoire d’un musicien de génie. Nick Broomfield dit lui-même s’être toujours demandé ce qui a bien pu arriver à cet homme si heureux qu’il avait par hasard rencontré dans un train.
Avec Brian Jones et les Rolling Stones, le documentariste Nick Broomfield explore donc ses propres questionnements sur la mort de Jones et livre donc un hommage touchant au fondateur malheureusement trop peu connu du plus grand groupe de rock de tous les temps.
Le documentaire Brian Jones et les Rolling Stones sort au cinéma dès le 19 février
Avis
Pour un fan des Stones, Brian Jones et les Rolling Stones est un documentaire à voir. Aussi bien pour les archives géniales des premières heures du groupe que pour la simple curiosité de se replonger dans les premières heures d’un groupe légendaire.