Voilà quelques années que le duo Kervern / Delépine creuse un sillon unique dans le cinéma français. Leur filmographie souffle un vent de liberté empreint d’une fragile sincérité. Saint-Amour vient la travailler dans ses deux retranchements : l’humour et l’émotion. Pour y parvenir, le film suit le parcours d’un paysan, de son fils et d’un chauffeur de taxi sur une route des vins colorée.
Une drôlerie du terroir qui parle vrai. Disons-le simplement : Saint-Amour est un film drôle. L’humour des deux auteurs repose désormais moins sur une science du malaise que sur des virages inattendus, rafraichissants. Même moqueur, le film ne se départit jamais d’une réelle tendresse, dont on peut rire sans crainte. Rien que pour le monologue hommage à la cuite, Saint-Amour est immanquable.
Une tendresse qui touche en plein coeur. La force de Saint-Amour se révèle dans les relations entre les personnages. L’émotion nait au détour d’un regard ou d’un geste mal amené. Il fallait bien deux monstres sacrés, Depardieu et Poelvoorde, pour donner à voir pareille sincérité. Avec Vincent Lacoste en sus, un trio d’exception nait et nous rappelle les meilleures heures d’un cinéma français de la dilettante, si proche de la vie.
Saint-Amour est disponible en Blu-Ray, DVD et VOD. Si vous ne me croyez pas, allez donc zieutez l’avis à la sortie cinéma du sieur Diolez.