Si on cherche l’incarnation d’un cinéma viscéral, avec une mise en scène expérimentale, un scénario qui va à l’inverse des clichés, un montage soutenu et des personnages atypiques : il suffit de regarder un film de Samuel Fuller.
Que ce soit Le Port de la drogue (1952), Shock Corridor (1963) ou dans ce cas 40 tueurs (1957), Fuller fait tout et avant tout le monde. Certaines séquences de ce western rappellent les films de Sam Peckinpah (la Horde sauvage) : son aspect crépusculaire, ses protagonistes en fin de course, ses « dinosaures » comme dirait Griff Bonnel, personnage conscient de la fin de l’ère des cow-boys et des indiens et le début de l’Ouest « moderne ».
Mais l’influence d’un Fuller sur le cinéma ne se limite pas à Peckinpah ! L’un des points d’orgue de 40 tueurs n’est autre qu’un duel au montage effréné où Fuller joue astucieusement sur nos repères dans l’espace afin de créer du suspense. Un moment de bravoure cinématographique qui renvoie directement au cinéma de Sergio Leone (Le Bon, la Brute et le Truand). Bref, Fuller est partout et innove à tour de bras.
En plus, le film dure 1h16 et va droit au but. Une leçon de narration épurée qui pourrait intéresser certains…
40 tueurs sort en version restaurée blu-ray le 27 mai 2015.