La saison 4 de Billions reculait pour mieux sauter et annonçait d’une saison 5 époustouflante. C’est ce qui se dessine de ce premier épisode.
Axe et Rhoades font semblant d’être amis, tout en cherchant à détruire l’autre. Dire qu’on espérait le retour de Billions est un euphémisme. Pourtant, devant une saison 4 un peu désuète, on attendait beaucoup de la série de Showtime qui se devait de relancer son intrigue narrative à son firmament, la lutte rhétorique de ses protagonistes.
Parce que leur alliance était vouée à l’échec, c’est naturellement que l’on retrouve les incroyables Paul Giamatti et Damian Lewis redevenir antagonistes. Les créateurs Brian Koppelman et David Levien reviennent aux basics du show pour notre plus grand plaisir. Une opposition qui sied comme un gant à nos attentes et aux personnages, chacun louvoyant dans le dos de l’autre, parce que finalement, c’est leur nature diamétralement opposée qui fait la force de Billions.
Un choc des titans à Wall Street
On reprend là où on s’était arrêté, à savoir en plein réagencement de Axe Capital pendant que le bureau du Procureur est également recomposé. Éclatés et dispersés, les personnages se rassemblent et les seconds couteaux retrouvent leur place aux côtés de leurs maîtres de jadis, comme Asia Kate Dillon qui retournent aux côtés de Axe quand Condola Rashad est impliquée dans les affaires de Chuck. L’équilibre original est réinstauré pour galvaniser la lutte qui oppose le milliardaire à l’homme de loi.
Un affrontement presque à découvert puisque l’un sait que l’autre sait qu’il sait. La mécanique roucoule alors que les tensions se réveillent, que les pots de vin refont surface, que les pressions sont exercées, tout ça pour attiser une lutte des classes qui ne demande qu’une étincelle pour exploser. Étincelle qui pourrait bien être le petit nouveau incarné par un Corey Stoll tout en flegme (ci dessus) et qui risque de faire pencher dangereusement la balance, perturber l’ordre établi du rapport de force initial. Des rapports qui risquent eux aussi de se complexifier à mesure que s’étiolent les relations personnelles des protagonistes. Chuck nageant dans les prémices d’un divorce salé alors même que son père se remarie pendant que Axe se paye des caprices d’enfant gâté.
Une écriture racée, incisive, offre des dialogues toujours plus magnétiques que s’empresse de magnifier une mise en scène académique. Une sensation enivrante alors que la machine se remet en route et permet à Billions de retrouver son rythme de croisière.