Après une saison 1 détonante (notre critique), où Canal+ se hissait au niveau du House of Cards de Netflix, Baron Noir revient pour une saison 2 moins démonstrative, mais plus subtile.
Une fiction maîtrisée. Si la première saison s’orientait vers la vengeance du Baron Noir (Kad Merad), impitoyable personnage de l’ombre politique, la seconde met l’accent sur son exclusion de la vie politique, ou presque. Récemment sorti de prison, c’est désavoué qu’il tente de restructurer le PS et préserver la république d’une décomposition politique, plus que jamais d’actualité. Toujours écrite par Eric Benzekri et Jean-Baptiste Delafon, cette fiction dénonciatrice est exaltée par la caméra alerte et investigatrice de Ziad Doueiri, nous offrant un postulat engagé, plus vrai que nature où l’ego prime sur la démocratie. Sauf que jamais la fiction ne sera aussi cynique que la vérité.
Ancrée dans la réalité. Car la véritable force de la saison 2 de Baron Noir trouve sa réflexion dans la véritable politique française et précisément aux élections présidentielles de 2017. Entre la montée du FN, la transformation des partis ou les attentats, ce sont les élus mêmes qui sont ici criants de réalisme. François Morel « est » Jean-Luc Mélanchon tandis que les positions de Anna Mouglalis rappellent malheureusement celles d’Emmanuel Macron… Un incontournable de la télévision française.