4 ans après le troisième opus, Will Smith et Martin Lawrence reviennent encore une fois dans Bad Boys Ride or Die. Une nouvelle aventure pour le duo d’inspecteurs de Miami, dans une itération malheureusement bien pauvre scénaristiquement, malgré l’énergie communicative voulue.
Il aura fallu 16 ans pour que les Bad Boys reviennent une 3e fois, mais Bad Boys Ride or Die arrive 4 fois plus rapidement avec la même équipe. Après un crochet réussi avec le trop méconnu Rebel (puis le fiasco Batgirl), Adil El Arbi et Bilall Fallah retrouvent la même team pour continuer les pérégrinations des Detective Mike Lowry et Marcus Burnett.
Le premier se marie enfin, tandis que le second fera l’expérience d’un infarctus non-fatal. Au même moment, des preuves incriminant le regretté capitaine Howard commencent à pointer le bout de leur nez, faisant un lien avec le cartel mexicain. Les deux amis vont ainsi se faire piéger et être traqués comme des fugitifs, tout en tentant de prouver leur innocence !
Bad Boys sous-écrit
Un pitch qui fleure bon la chasse à l’homme, mais Bad Boys Ride or Die accuse d’un défaut majeur : son écriture ! Là où Bad Boys for Life bénéficiait des éléments des divers scénaristes s’étant succédé (dont Joe Carnahan) pour un résultat fluide et aussi énergique que la mise en scène des deux belges, ce 4e opus entend faire bigger avec deux fois moins de matière.
En résulte une intrigue qui mettra plus d’une heure à démarrer, oscillant entre gags étirés ad nauseam, scénettes réintroductives des divers personnages du 3e opus, et scènes d’action classiques sans gravitas ni réel enjeu. Bref, Bad Boys Ride or Die sent la grosse douche froide de par son aspect sous-écrit, heureusement sauvé par l’alchimie toujours impeccable entre Will Smith et Martin Lawrence.
Les Bad Boys ont beau avoir vieilli, cet aspect est pris en compte au sein de leur caractérisation respective, tandis qu’un Mike est sujet aux attaques de panique, ou que Marcus fait gaffe à son taux de diabète (dans des scènes à la Bad Boys 2 en moins inspirées) et remet sa vie en cause après une étonnante séquence extra-corporelle aussi inspirée visuellement que comique dans son traitement.
Buddy movie qui boite au démarrage
Malheureusement Bad Boys Ride or Die ne saura pas vraiment sur quel pied danser, ne développant ainsi jamais les divers axes dramaturgiques possibles, bazardant même son méchant (incarné par Dr Glamour aka Eric Dane) en un personnage renégat complètement survolé. Même les personnages plus périphériques ne sont que fonction, malgré quelques saillies (dont une séquence d’action trippante avec Reggie, personnage culte running-gag depuis le 2e opus).
Et pourtant, un simple basculement en 2e heure permet à Bad Boys Ride or Die d’afficher une trame claire, mieux rythmée, et tenue dans sa mise en scène. Rien d’extraordinaire ou de génialement déviant comme chez Bay, mais passée une efficace séquence en hélico (bien que 100 fois vue autre part), la rythmique comique mêlée à l’action fonctionnera avec plus d’équité, jusqu’à un climax bourrin Uncharted-like qui justifiera à lui seul le visionnage.
Mise en scène inspirée
Adil & Billal se permettent même quelques petites excentricités au milieu des fusillades péchues, usant à la fois du drone popularisé par Ambulance ou d’un système de bodycam immersif pour renouveler la scénographie. Un aspect kinétique bienvenu, mais qui arrive sans doute trop tard pour pleinement convaincre.
Au final, Bad Boys Ride or Die s’impose comme l’opus le plus faible de la saga, malgré l’implication de son casting et le talent de ses réalisateurs. La faute à un intrigue sous-écrite et un script lent au démarrage : pas nécessairement un visionnage très déplaisant à l’arrivée, mais une déception tout simplement ! La 5e sera peut-être la bonne ?
Bad Boys : Ride or Die est sorti au cinéma le 5 juin 2024
avis
Bad Boys Ride or Die c'est un script qui met plus d'une 1h à démarrer, des gags étirés au détriment des personnages ou d'une intrigue finalement totalement convenue. Mais malgré l'ennui initial, Adil & Billal sauvent presque l'ensemble par l'aspect kinétique de séquences d'action débridées, et un duo Will Smith-Martin Lawrence toujours aussi appréciable. On a dit "presque" ceci dit !