Que dire de plus sur Reda Kateb ? L’acteur inépuisable, à l’affiche de bientôt un film sur deux s’il continue ainsi, n’a de cesse de nous prouver qu’en plus d’être immanquable, il est inégalable. Presque seul en scène dans Arrêtez-moi là, il porte le film sur ses épaules sans montrer de signe de fatigue et c’est limite s’y on n’en redemanderait pas un peu.
Le bonhomme est grandement aidé par le réalisateur Gilles Bannier, qui, pour ses premiers pas derrière un long-métrage, parvient à faire exister les silences et les regards de ses acteurs, de cette économie de paroles qui en dit long. En résulte une atmosphère oppressante où la frontière entre réalité et fiction s’estompe. Habitué des séries, le cinéaste nous démontre également sa maîtrise du montage : on rentre rapidement dans le vif du sujet et en deux temps, on suit la déconstruction d’un homme et sa possible reconstruction sans aucune pause, aucune scène en trop et une durée parfaitement calculée.
Le seul bémol viendra de la fin dont l’optimisme tranche avec le reste d’Arrêtez-moi là, comme si Gilles Bannier était pris d’une soudaine frilosité, rendant son film moins dur et de là peut-être moins marquant.
Arrêtez-moi là sort le 06 janvier 2016 au cinéma