Avec Anon, on en attendait peut-être un peu plus du réalisateur de Gattaca, mais on ne peut pas dire qu’on soit déçus.
Une idée audacieuse. Mêlant genres néo-noir et cyberpunk, Anon se crée un univers bien à lui. Les 20 premières minutes sont assez déroutantes : les plans alternent entre le regard omniscient du réalisateur et la vue subjective des différents personnages. Finalement nous prenons un grand plaisir à entrer dans leurs têtes et devenir spectateurs de ce piratage de l’être humain. Le film se revendique un peu comme un énième 1984, nous laissant réfléchir sur les enjeux liés à la surveillance de masse personnalisée, de plus en plus omniprésente dans nos vies.
Une mise en place trop longue. Si l’univers proposé est parfaitement mis en scène et les acteurs se montrent solides dans leurs rôles, on a du mal à comprendre où nous emmènent les scénaristes. Dès qu’on commence à posséder les clés de l’intrigue, il est déjà trop tard, les trois quarts du film sont passés. Les dernières minutes ne suffiront pas à répondre aux multiples questions qui se bousculent dans notre esprit. Un dénouement plus long et plus complet n’aurait pas été du luxe, d’autant plus que Anon ne dure qu’1h40.