Sa première saison conclue avec panache, American Gods revient pour une deuxième couche théologique qui s’annonce encore plus efficace, quoique plus simple.
La guerre déclarée, les anciens Dieux se réunissent alors que les nouvelles divinités préparent la contre-offensive. Neil Gaiman est de retour en scénarisant lui-même ce season premiere d’après son livre éponyme, histoire de bien maîtriser la pérennisation de l’adaptation de son American Gods.
Starz continue d’être à même de nous proposer des projets toujours un peu hermétiques mais diablement aguicheurs. Si American Gods s’évertue à maintenir un fil narratif brumeux, qui semble cependant moins capillotracté que d’ordinaire, visuellement le show reste une claque monumentale, à l’imagerie si particulière et identifiable. Une belle prouesse obscure mais hypnotique.
American Gods, mais pas que !
La force du show demeure en effet dans son hallucination visuelle, similaire à Legion, le côté psychotique en moins. Pure projection polythéiste, cette saison 2 nous emporte dans les prémices d’une guerre divine et nous propose de renouer avec les élucubrations de Ricky Whittle et de Ian McShane alors que les portes du Valhalla s’ouvrent à nos yeux de pécheurs. Des situations mystiques qui nous entraînent encore plus loin dans une esthétique viscérale. Une belle opportunité alors que American Gods confronte l’iconographie de différents Dieux, nordiques, hindous ou africains avec leurs identités visuelles propres. Bien sur, les longs close-ups et les ralentis abstraits continuent de jouer avec une saturation effrénée et des gerbes d’hémoglobine, mais permettent à l’histoire de se simplifier drastiquement.
En effet, moins complexe que la saison précédente, ce season premiere de American Gods semble plus bourrin. Sans les showrunners Bryan Fuller et Michael Green, la série tente une nouvelle orientation, plus directe. On oublie momentanément les discours ésotériques et la narration contemplative pour tirer à boulets rouges sur l’apocalypse imminente. Les questionnements sont moindres et l’action omniprésente. Une facilité qui permet au spectateur de ne pas trop s’arracher les cheveux, mais est-ce que le show ne perdrait pas là son principal attrait ?
Avec ce retour bouillant, qui récompense allègrement les fans en plongeant à corps perdus dans une guerre idéologique, American Gods promet un nouveau run alléchant. Espérons que le changement de direction ne parjure pas le produit que nous aimions…