Autant le season premiere promettait un beau parcours, autant la saison 2 de American Gods résonne d’une façon terriblement creuse.
La guerre imminente, les anciens et les nouveaux Dieux se préparent. Et c’est tout… On pensait que les préparatifs seraient plus ou moins vite expédiés pour qu’on assiste enfin à l’affrontement dantesque de ces American Gods. Loin s’en faut alors que le show de Starz nous ballade allègrement, sans nous apporter aucune avancée scénaristique.
Sans véritable showrunner que l’auteur des romans éponymes, cette saison 2 de American Gods semble avancer à tâtons. Complètement réécrite après le départ forcé de Fuller et de Michael Green, la série diffusée sur Amazon Video n’est plus que l’ombre (tu l’as ?) de ce qu’elle était. On exagère puisque le show reste toujours follement addictif, mais c’est à un dévouement désintéressé qu’il doit notre assiduité.
De lourds stigmates…
Alors qu’on déplore un état narratif végétatif et franchement léthargique, il faut reconnaître que la série continue d’exceller dans le développement brumeux de ses personnages. Par exemple, cette seconde saison de American Gods montre l’importance attribuée aux personnages secondaires. Les protagonistes s’effacent et les nouveaux venus prennent le devant de la scène, dévoilant leurs storylines individuelles. De quoi appréhender sous un prisme plus intime les relations qui lient tous les joueurs alors que ces divinités s’exhibent toujours aussi hypnotiquement.
Sauf que cette méticuleuse tentative d’extrapoler chaque situation, chaque réflexion psychologique ou théologique finit par devenir ennuyeuse. Dès lors, cette seconde saison de American Gods s’étend à n’en plus finir, comme une tartine trop grande pour sa confiture narrative. Alors, le show comble et comble à nouveau ce cruel manque scénaristique en étalant une bonne dose de poésie visuelle. Si le fond souffre d’un vide abyssal, la forme rattrape le coup lors de close-up intimement érotique. Véritables métaphore sexuelles, les plans nous teasent à l’infini, faible compensation.
Si l’on perçoit mieux les tenants et les aboutissants de cet affrontement mythologique, la seconde saison de American Gods est très jolie, mais ne sert pas à grand chose…