Il y a toujours un film chaque année qui subit les frais de ma fatigue et ce Cannes 2021 n’y fait pas exception. Je suis désolé pour le cinéaste Apichatpong Weerasethakul qui, malgré tout son talent déployé dans Memoria, n’a pas réussi à garder mes paupières ouvertes tout le long. Alors certes, son film enchaine les plans longs et certains diront qu’il ne se passe rien. Ce n’est pas vrai. J’ai eu plusieurs micro-siestes et un voisin qui a ronflé, mais je peux garantir qu’en assistant à 80% du long-métrage, il est tout simplement fascinant. Il n’y a que lui pour montrer en plan fixe un mixage sonore sur un écran d’ordinateur et rendre ça passionnant. Ce n’est juste pas adapté à tout le monde et c’est surtout à ne pas regarder avec un trop grand manque de sommeil.
Pourtant, c’est le film précédent de la journée qui avait le plus de chance de m’endormir. L’Histoire de ma femme avec Léa Seydoux, longue fresque historique de près de 3h, avait les arguments pour (qui plus est à l’heure du repas, le pire !). Cette fois mon voisin n’a pas ronflé, par contre il a regardé l’heure sur son portable toutes les 5 minutes 1h avant la fin. Moi, j’ai tenu le coup. J’ai même failli avoir la force de saisir son portable et l’éclater sous mon pied. C’est pour dire. Mais bon, même si la scène était sexy dans ma tête, elle s’est vite confrontée à la réalité : en tongs, vous ne cassez pas grand chose à part peut-être vos tongs et votre pied.
Demain sera mon dernier jour au Festival de Cannes 2021 et je ne suis que tristesse rien qu’à l’idée, mais mon cerveau attend ce moment avec impatience pour faire plus que des micro-siestes.