Dans un petit village au Brésil, des habitants luttent pour leur survie face à une bande de tueurs. Ils n’ont pas la potion magique, mais ils sont sacrément irréductibles.
Cannes est une occasion en or pour mettre en avant des œuvres atypiques qui ne rentrent dans aucune case. Bacurau en est le parfait exemple. Le film se rapproche d’un western de Peckinpah, qui parfois a de drôles de coïncidences avec Star Wars, tout en étant très proche des 7 samouraïs de Kurosawa. Bref, on a le droit à un melting pot des genres, des plus bienvenus. Qui plus est le film s’aventure dans la critique sociale et politique en s’attaquant ouvertement au gouvernement d’extrême droite actuel du Brésil.
Une panoplie de gueules de cinéma.
En très peu de temps, les cinéastes Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho (Aquarius) mettent en avant un grand nombre de personnages. Cela s’apparente à un véritable tour de force, car ils parviennent à donner suffisamment d’éléments sur chacun pour nourrir l’imaginaire du spectateur. Grâce à la présence de véritables gueules de cinéma, ils les caractérisent en quelques secondes – à l’image d’Udo Kier, cet acteur fascinant au visage marqué et aux yeux perçants, qui en leader du groupe de tueurs trouve un rôle à la mesure de son génie.
Superbe réalisation et scénario.
On pourrait parler longuement de la structure du film qui s’avère très simple et complexe à la fois. En alternant les points de vue, passant aussi bien du côté des tueurs que des villageois, les réalisateurs font monter la pression avec talent. Certaines séquences sont des purs moments de suspense qu’Hitchcock en personne n’aurait pas renié. De plus, Bacurau a son lot d’instants mémorables avec une violence exacerbée, réaliste et gore, mais enveloppée d’un humour noir des plus ravageurs. Même après le générique, le film continue de hanter notre imaginaire… Et ça, c’est la marque des pépites cinématographiques.