C’est ma troisième année au Festival et je dois avouer que c’est la première fois que je constate un tel phénomène. Les huées à la fin d’un film mal aimé, si mythiques et si appréciées par le public cannois, ont pratiquement disparu (bien entendu, je ne parle que pour les séances où j’ai été). Mais que se passe-t-il ?
Plus rien ne fait peur au festivalier. En 2017, le moindre logo Netflix qui apparaissait au début d’un film générait des « bouuuuuh » prolongés. Pour l’instant, même un long-métrage ultra expérimental comme celui de Godard, le genre de film qui divise drastiquement l’opinion, a eu le droit à quelques applaudissements et aucune huée. Mystérieux !
Est-ce vraiment un problème ? J’ai entendu une seule personne huer un film cette année, il était à côté de moi et c’était un cas désespéré : il a parlé fort pendant tout le film et a écrit des SMS comme si de rien n’était. S’il est un cas représentatif des hueurs, cela signifie que le Festival s’est grandement amélioré dans sa filtration et on ne s’en plaindra pas.
Bon, j’ai certainement parlé un peu vite : mardi est un grand jour avec la diffusion d’un long-métrage sur un serial killer réalisé par le maestro de la provocation : Lars Von Trier. Autant dire que demain sera le test ultime à la question existentielle « où sont les huées ? ». Suspense !