Guerre en Syrie et en Irak : des milliers de femmes sont capturées, violées et vendues comme esclaves. Certaines réussissent à fuir et décident de rejoindre l’armée kurde. Ces personnes se nomment les Filles du soleil et la réalisatrice Eva Husson (Bang Gang) a décidé de leur rendre hommage avec un style militant et romanesque.
De belles fulgurances. Le long-métrage possède une superbe photographie et certains passages comme celui dans un sous-terrain ennemi sont d’une beauté esthétique sidérante. Qui plus est, il y a une forme de poésie qui se dégage de toute l’horreur, de l’espoir pour toutes ces femmes qui ont vécu l’innommable mais qui tiennent bon, ce qui apporte au film une belle douceur à la manière d’un Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino.
Hélas, un scénario cousu de fil blanc. Le principal problème des Filles du soleil réside dans une narration au goût prononcé pour le flashblack, à la logique caractéristique d’une fiction et qui rend l’ensemble artificiel alors qu’elle tente d’apporter une patte documentaire à son récit. De plus, Eva Husson alourdie son histoire d’un pathos parfois outrancier et d’une musique souvent pompeuse. On regrette ce manque de finesse qui aurait pu transformer les Filles du soleil en un grand film.