Étrangement, les frères Dardenne n’ont pas de film à Cannes cette année. Pas grave, car le cinéaste russe Sergey Dvortsevoy s’occupe de les remplacer avec son film Ayka, un drame sur la vie d’une immigrée à Moscou qui tente de survivre malgré des conditions insoutenables.
Une affaire de point de vue. Tout d’abord, c’est avant tout un film avec une vision forte développée par la réalisation. Ainsi, la caméra suit les tribulations du personnage de la jeune femme sans jamais la quitter. On perçoit tout à son niveau, ce qui permet d’être au plus proche de son ressenti, ce qui rappelle le cinéma des Dardenne.
Un film radical. Il s’éloigne des clichés en proposant une représentation brute de la société, sans fioriture (aucune musique) avec un scénario cruel et impitoyable et une relative absence de pathos. On a l’impression de voir un long-métrage dénudé des artifices du cinéma, mais qui pourtant révèle une vraie proposition cinématographique aussi intense que passionnante.