Pour sûr, notre monde voit de bonnes valeurs s’effriter au profit d’un cynisme désespéré, dernier rempart avant un fatalisme terminal. Voilà bien une constatation qui irrigue ce Calvary, semaine de croix d’un prêtre qui se voit menacer de mort par une victime de viol avant d’être rejeté par une communauté atteinte d’insensibilité.
On aimerait alors saluer le geste qui consiste à s’en faire l’écho avant de la remettre en question dans un dernier quart des plus réussis. On voudrait pouvoir saluer la prestation d’acteurs qui donnent du relief à des personnages unidimensionnels, se caractérisant par leur faculté à sortir de la punchline de l’accablement à tout bout de champ. On souhaiterait souligner la beauté du décor et le soin des cadres.
Sauf qu’il se dégage de cet étrange Calvary une impression de surlignage outré qui frise l’effarement moralisateur, contraire à l’intention initiale de remettre en question cette dite moralité en crise. Un peu comme un serpent qui se mord la queue, McDonagh semble davantage prompt à nous expliquer la pourriture du monde qu’à la suggérer. Il l’appesantit alors, pensant peut-être que nous ne savions pas déjà tout cela. Dommage.
Calvary sort le 26 Novembre en salles.