Le top cinéma 2022 de Quentin
The Innocents d’Eskil Vogt
Qui a dit que les pouvoirs se limitaient aux multiples et répétitifs projets super-héroïques hollywoodiens ? The Innocents est ainsi et peut-être le meilleur film de super-héros de cette année. Très justement consacré au Festival de Gérardmer, le film d’Eskil Vogt amène cette thématique sur de jeunes enfants en la transfigurant en une fable sociale aussi palpitante que cruelle.
A plein temps d’Eric Gravel
Laure Calamy continue de s’inscrire comme l’une de nos meilleurs actrices avec ce thriller infernal sur le quotidien d’une mère de famille pour qui le quotidien s’avère être une course à la montre permanente. Jamais les grèves de transports en commun n’auront parues être aussi infernales dans ce film mené tambour battant renouant avec le meilleur d’un genre pourtant typiquement américain ici intelligemment réapproprié en brillant portrait de femme contemporaine.
Everything Everywhere All at Once des Daniels
Everything Everywhere All at Once est un saut dans le vide, aussi excitant et enthousiasmant que drôle et bouleversant. On ne peut ainsi résumer le projet iconoclaste des Daniels en n’utilisant qu’un seul adjectif tant l’expérience se révèle aussi folle que généreuse. Là où tant d’artifices auraient pu dégoûter, il reste pourtant, couches après couches à Everything Everywhere All at Once, toute la beauté et la simplicité du monde pour nous parler d’amour.
Le flop cinéma 2022 de Quentin
Arthur Malédiction de Barthélémy Grossman
Arthur Malédiction, de par son ahurissante nullité, atteste du mépris pour tout un genre de la part de Luc Besson et de son réalisateur, Barthélémy Grossman. Se la jouant Jason Blum local, la fausse bonne idée de produire un film d’horreur à petit budget lié à une marque reconnue du public se mue ici en un vulgaire et grossier crachat à la face de tout un genre et de son public.
Black Adam de Jaume Collet-Serra
Black Adam ne mérite le détour que pour admirer le nouveau produit d’un acteur vampirisant un énième projet à son unique gloire. Il n’existe ainsi rien qu’une démonstration de force épuisante de vacuité qui saborde tout, de l’univers super-héroïque estampillé DC, à la moindre tentative d’exister au-delà du numéro en pilote automatique d’une star au sommet de sa gloire. Une éreintante parenthèse de vide, où Dwayne Johnson fronce (mal) ses sourcils.
BigBug de Jean-Pierre Jeunet
Dans ce qui devait être la grand retour de Jean-Pierre Jeunet, la vision qu’a le cinéaste du couple nous ramène facilement cinquante années en arrière. Un temps où les femmes sont perçues comme futiles, inconsistantes et obsédées par le sexe, constat partagé par une gente masculine égoïste, manipulatrice et prête à toutes les veuleries pour une partie de jambes en l’air. On passera son regard houleux sur l’adolescence en dernier remède de l’humanité, et d’une conclusion malaisante voulant nous vendre la famille et l’amour comme valeurs éternelles. Ringard, puant, affreusement daté et vraiment malaisant, BigBug coche ainsi toutes les cases du comeback complètement raté et d’une heure pour la retraite qui s’annonce définitivement nécessaire pour Jean-Pierre Jeunet.