Adapté du roman de Christian Jungersen, The Exception est sorti le 1er avril dernier. Distribué en France par Wild Side, il s’agit du septième film réalisé par Jesper W. Nielsen. Ce polar danois met en scène quatre personnages féminins travaillant pour une ONG et dont l’entente, déjà tendue, va virer au cauchemar. Voici 4 bonnes raisons de se pencher sur le sujet !
Parce que ces femmes-là maîtrisent le mystère comme personne !
Anne-Lise compte trois membres dans son équipe : Camilla, Malene et Iben. Ces dernières s’entendent bien et tiennent assez ouvertement la nouvelle venue à l’écart de leurs discussions. Anne-Lise, dont on ne sait rien, reste isolée dans son bureau et peine à se faire une place dans ce tout petit monde. Ce statut de marginale ne fait qu’aggraver sa situation lorsque ses collègues reçoivent des menaces de mort par mail.
Accusée par toutes, elle n’a d’autre choix que de leur prouver son innocence. Au fur et à mesure de ses investigations, elle découvre que les trois vipères ont finalement toutes des choses plus ou moins graves à cacher… S’ensuit un enchaînement de découvertes stupéfiantes qui tiennent le spectateur en haleine du début à la fin du film. Dans la lignée du célèbre Millenium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes, The Exception fait partie de ces films policiers basés sur des personnages au passé atroce, entre lesquels la tension monte pour finalement exploser dans un bain de sang.
Parce que vous reconnaîtrez vos collègues…
Quiconque a déjà travaillé au sein d’une équipe le sait : un groupe comporte très souvent un vilain petit canard. Celui dont tout le monde se moque en chuchotant et qui prend ses repas tout seul. Ses collègues le laissent se débrouiller dans son coin, attitude qui renforce la cohésion du reste du groupe. The Exception met parfaitement en scène ce comportement extrêmement cruel.
Le début du film nous plonge directement dans l’ambiance : les collègues d’Anne-Lise, documentaliste fraîchement arrivée dans l’ONG, ne l’apprécient pas. Mise à l’écart de façon particulièrement vicieuse, elle se fait enfermer dans son bureau sous prétexte qu’il génère des courants d’air. Les situations auxquelles la documentaliste fait face sont d’une cruauté terrible et illustrées à la perfection. La manière dont ses collègues retournent son discours pour transformer ses plaintes légitimes en accusations infondées est d’un réalisme saisissant qui met immédiatement mal à l’aise. Difficile de ne pas s’identifier à ce personnage, injustement brimé par ces trois mégères.
Parce que dans The Exception, pas de patriarcat
L’affiche du film le laisse pressentir : The Exception traite une affaire de femmes. Les personnages principaux demeurent exclusivement féminins, accompagnés de quelques hommes relégués au second plan. L’œuvre met l’accent sur les interactions entre ces quatre femmes qui s’adorent et se détestent. La subtilité des échanges ne saurait être gâchée par l’intervention d’un personnage masculin, qui perturberait l’évolution de ce petit microcosme.
Seul Paul, le manager effacé de l’équipe, s’efforce tant bien que mal de refréner les accusations infondées et les agissements trop brutaux lorsque ses subordonnées vont trop loin mais ces tentatives s’avèrent inefficaces. En effet, Malene, Iben et Camilla se révèlent loin d’être innocentes. Ces trois ravissantes pestes mènent la vie dure à leur collègue plus âgée mais il s’agit là d’un comportement presque sympathique comparé à leurs démons personnels. Hantées par les terrifiants fantômes de leurs passés respectifs, celles-ci s’avèrent encore plus perverses que le début de l’œuvre ne le laissait croire.
Parce que les femmes aussi font d’excellentes criminelles !
« Le Mal réside en chacun de nous ». Iben ne le sait que trop bien : retenue en otage au Kenya, elle conserve de terribles séquelles de cet événement. Souffrant visiblement de stress post-traumatique, elle rédige, tout au long du film, des articles sur le côté sombre présent en chaque être humain. Les secrets des personnages tombant les uns après les autres, ces petits paragraphes expliquant que toute personne, même la plus innocente, possède une part de mauvais, rythment le film et font tranquillement monter la tension. Là où des personnages masculins auraient probablement eu la gâchette facile, ce casting féminin use de la plus grande subtilité pour infliger des souffrances psychologiques à ses ennemies. Une violence différente mais tout aussi efficace à l’écran.
Pour toutes ces raisons ainsi que pour son scénario haletant, la performance des actrices et pour sa réalisation impeccablement rythmée, The Exception vaut le détour ! On regrette presque sa fin un peu facile mais l’intrigue passionnante suffit largement à faire jubiler le spectateur. Un très bon moment !